dimanche, janvier 12

L’hypothèse d’une suspension de la réforme des retraites revient dans le débat public, alors que le Premier ministre François Bayrou doit prononcer mardi 14 janvier sa déclaration de politique générale.
Cette idée n’est pas du goût de la droite, qui fait partie du « socle commun ».
« Au Sénat, je ne conduirai pas une procédure de suspension ou d’abrogation », prévient Gérard Larcher.

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Le gouvernement de François Bayrou

La réforme des retraites de 2023 va-t-elle être suspendue ou abrogée ? C’est en tout cas ce que réclament plusieurs partis de gauche, alors que les discussions entre Bercy et les responsables politiques se poursuivent pour l’élaboration du budget 2025. Si le gouvernement n’a pas encore donné son feu vert – ce qui pourrait pousser une partie du Nouveau Front populaire à ne pas censurer -, l’hypothèse est loin de faire l’unanimité dans le « socle commun » du centre et de la droite.

Dans une interview publiée dans les colonnes du Parisien (nouvelle fenêtre) ce dimanche, deux jours avant la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) affirme qu’il ne veut « ni suspension ni abrogation » de la réforme des retraites. « Le message est clair : ni suspension ni abrogation », martèle-t-il. « Mardi, le Premier ministre fera le choix. Au Sénat, je ne conduirai pas une procédure de suspension ou d’abrogation », prévient-il. « Participation (au gouvernement) ne veut pas dire renoncement. »

Sur le budget, il y a des choses auxquelles la droite ne renoncera pas

Gérard Larcher

Selon lui, revenir sur la réforme adoptée en 2023 par 49.3 coûterait trop cher à des finances publiques déjà dans le rouge. « Si nous abrogions la réforme des retraites, le coût serait de 3,4 milliards d’euros en 2025, et près de 16 milliards en 2032 », assure Gérard Larcher, se fondant sur les estimations de l’Assurance retraite. « Je fais confiance au Premier ministre. Qu’il soit ouvert et qu’il dialogue avec la gauche, je n’ai aucun problème avec cela. Simplement, sur le régalien et sur le budget, il y a des choses auxquelles la droite ne renoncera pas. »

François Bayrou a désormais deux jours pour trancher et trouver une voie de passage en offrant suffisamment de perspectives à la gauche pour qu’elle ne censure pas, tout en ne perdant pas la droite de son socle. Ses demandes ne s’arrêtent d’ailleurs pas à la réforme des retraites. S’agissant du budget, la France doit « poursuivre la réduction du déficit et de la dépense publique avec des actes concrets, notamment sur les agences de l’État et la simplification« , appuie encore Gérard Larcher. « Nous demandons qu’il n’y ait pas de fiscalité supplémentaire en dehors de ce qui avait déjà été débattu au Sénat, à savoir la surtaxe sur les grandes entreprises et la taxation des plus hauts revenus. »

Interrogé sur la proportionnelle aux élections législatives, à laquelle François Bayrou s’est déjà montré favorable et que le Rassemblement national souhaite, Gérard Larcher ne s’y dit « pas naturellement enclin ». Il propose toutefois d’ouvrir le débat sur son instauration « dans certains départements, à condition que le lien entre député et territoire soit sauvegardé », en permettant de nouveau aux parlementaires d’avoir en sus un mandat exécutif local, « maire par exemple ».


I.N

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