dimanche, juin 30

Après un comité social d’administration (CSA) ministériel ajourné début juin, le ministère de l’éducation nationale a finalement soumis à l’avis de cette principale instance du dialogue social le décret réformant la formation initiale des enseignants, jeudi 27 juin. Le texte entérine la possibilité de se présenter aux concours, aujourd’hui passé à l’issue d’un master 2 (bac + 5), à la fin de la troisième année de licence (bac + 3) dès 2025. Il crée ensuite une formation ad hoc de deux ans pour tous les lauréats.

Le décret présenté jeudi apporte toutefois un changement d’ampleur sur l’un des principaux points de crispation du projet gouvernemental : le statut des admis au concours au sein du nouveau master.

Dans la version initiale du texte, les lauréats ne bénéficiaient pas du statut de la fonction publique – et donc du salaire minimal et des droits sociaux afférents – en master 1. D’abord annoncée à 1 400 euros net par le président de la République, Emmanuel Macron, la rémunération en master 1 avait ainsi été ramenée à 900 euros, tandis que la ministre de l’éducation, Nicole Belloubet, continuait à plaider en interne pour revenir à la promesse d’origine.

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Pour l’ensemble des syndicats, cette « architecture réglementaire hybride » et singulière dans le paysage de la fonction publique constituait une véritable « ligne rouge », que plusieurs menaçaient d’attaquer devant le Conseil d’Etat. La Rue de Grenelle est finalement revenue sur sa position et le décret final octroie bien le statut d’« élève fonctionnaire » aux lauréats dès le master 1. Ils seront ainsi payés 1 400 euros nets par mois durant cette première année. Ils seront ensuite fonctionnaires stagiaires en master 2, payés 1 800 euros, avec un mi-temps à assurer dans un établissement. A l’issue de ces deux années de formation, les enseignants devront des années d’engagement à l’Etat.

Calendrier « intenable »

La décision a été saluée comme une réelle avancée par les représentants syndicaux. Le texte entérine, du reste, la réforme telle que progressivement dessinée ces derniers mois, avec notamment la possibilité pour les futurs professeurs des écoles de suivre une licence spécifique dont la validation les dispensera de la passation des écrits au concours et de l’obligation d’obtenir le master dédié pour être titularisé.

Plusieurs points restent néanmoins très contestés : la dispense d’effectuer les deux ans de formation pour les candidats en reconversion ou titulaires d’un master, le flou du contenu de la future formation, l’insuffisance des attendus des épreuves de concours…

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