vendredi, mai 3

Il est légitime et sain que les représentants du pouvoir populaire, les élus et les attributaires du pouvoir judiciaire, les « cours suprêmes » comme il est convenu de les désigner à droite, entretiennent un dialogue sur la place dévolue à chacun dans la fabrique du droit. En d’autres temps, d’éminentes personnalités ont publiquement mis en cause des décisions du Conseil constitutionnel.

Ainsi François Mitterrand n’y allait-il pas avec le dos de la cuillère lorsqu’il qualifiait, en 1964 dans Le Coup d’État permanent, les Sages de « garçons de courses » du général de Gaulle. En 1986, le garde des Sceaux Albin Chalandon protestait contre ce qu’il qualifiait de « pouvoir discrétionnaire », « une anomalie » selon lui. En 1993, le Premier ministre Édouard Balladur, du haut de la tribune du Congrès de Versailles, accusait le Conseil de donner dans l’interprétation « philosophique et politique » après qu’il a retoqué une disposition sur le droit d’asile. Ce qui lui valut une ferme réponse de son président Robert Badinter, ironisant sur « l’impatience » qui gagne tout gouvernant « face à un contre-pouvoir ».

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En termes policés, les choses restaient dites, chaque mot étant pesé au trébuchet. Il en va tout autrement lorsque le parti Les Républicains emprunte au vocabulaire de la droite extrême pour désigner à la vindicte populaire une « petite caste » accusée de répondre aux coups de sifflet du pouvoir, au ris […] Lire la suite

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