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Cette année olympique est une occasion pour questionner la place du sport à l’école. Les pouvoirs publics ont pris le parti de valoriser une politique tournée vers les aspects sanitaires, appelée grande cause nationale, projetant de mettre les enfants et les adolescents en mouvement. L’objectif est d’atteindre une quantité de pratique suffisante pour avoir un effet sur la santé physique. Dans le cadre scolaire, deux initiatives sont mises au service de cette ambition : trente minutes d’activité quotidienne dans le primaire et deux heures de sport en plus sur le temps périscolaire en collège.

Le sport est déjà présent à l’école grâce à l’éducation physique et sportive (EPS). Elle concerne l’ensemble des élèves, dans toute leur diversité, du début jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. Son ambition ne peut pas se résumer à la construction d’un lien formel entre un corps et son esprit autour de la santé par des habitudes de vie active. Elle est avant tout éducative. Elle offre l’opportunité aux élèves de vivre une diversité d’expériences sportives ouvrant au développement des capacités et des compétences en s’appropriant des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être et des savoir-devenir propices au développement d’un mode de vie sportif.

Réduire les bienfaits des pratiques sportives à un simple apport sanitaire ne permet pas de mesurer l’étendue d’une éducation fondée sur le sport. Certes de nombreux travaux scientifiques montrent la relation positive entre le développement d’un mode de vie sportif et des modes de vie sains. Mais ils montrent également qu’en dehors d’un bénéfice sur le bien-être physique la pratique du sport a une influence notamment sur la construction de l’estime de soi et de compétences sociales comme sur les performances scolaires.

Rupture franche à l’entrée au collège

Les jeunes peuvent rencontrer le sport dans un club, en dehors du cadre scolaire. La pratique y est organisée autour de compétitions et déterminée par un classement. C’est une pratique « fermée » et « exclusive ». « Fermée » car il est impossible d’échapper à la spécificité du sport, c’est-à-dire à sa finalité compétitive, et « exclusive » car elle écarte celui ou celle qui ne respecte pas le cadre réglementaire ou ne témoigne pas d’une forme d’excellence.

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Les jeunes peuvent également pratiquer un sport en dehors de tout cadre institué, dans la rue, dans des espaces de loisirs aménagés ou dans le cadre de manifestations organisées. Dans ces cas, la pratique est « ouverte » et « inclusive ». « Ouverte » car le pratiquant a l’opportunité de mettre le défi sportif à sa mesure. Il peut décider d’affronter un environnement exigeant, essayer de reculer ses propres limites ou bien se confronter à d’autres. « Inclusive » car en choisissant le motif de son engagement il crée les conditions pour aller au bout de son expérience sportive sans en être exclu.

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