lundi, juillet 1

La « réduflation » ou « skrinkflation » consiste à réduire la quantité de produit dans un emballage en le vendant au même prix.
Dès lundi, les supermarchés de plus de 400 m2 devront signaler, par une affichette, l’évolution à la hausse des prix des produits dont la quantité a baissé.
Mais selon les professionnels, peu de ces affiches sont attendues dans les rayons.

Rendre la hausse des tarifs moins perceptibles par les consommateurs. Voici ce que permettent les pratiques de « réduflation », ou « skrinkflation », qui sont légales, mais dont le principe est de réduire la quantité de produit dans un emballage sans en modifier le prix, voire même en l’augmentant. 

Pour lutter contre cette réduflation, un arrêté, publié au Journal officiel le 4 mai et qui entre en vigueur lundi 1er juillet, oblige les supermarchés de plus de 400 m2 à signaler, par une affichette, les produits, alimentaires ou non, qui ont vu « leur quantité diminuer, mais pas leur prix », comme l’avait expliqué au quotidien Ouest France la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire mi-avril. Mais selon les professionnels du secteur, peu d’affichettes de ce type sont attendues dans les rayons lundi.

« Moins d’une dizaine » de références concernées

Par exemple, chez Coopérative U, 4e acteur du secteur derrière E.Leclerc, Carrefour et Les Mousquetaires/Intermarché, « moins d’une dizaine » de références seront concernées, sur les milliers voire dizaines de milliers que commercialise une grande surface, a indiqué un porte-parole à l’AFP. Quand on respecte les règles et normes édictées par le dispositif, seuls ces produits rentrent dans cette catégorie ».

Carrefour indique pour sa part avoir « mis en place une procédure qui vise à identifier » en amont les produits potentiellement concernés. Il n’y aura donc « pas de cas de ‘shrinkflation’ en magasin au 1er juillet », assure le distributeur, qui estime que le dispositif « responsabilise les fournisseurs » et précise qu’il respectera l’arrêté si un produit était par la suite concerné. Chez Les Mousquetaires/Intermarché, il n’y « aura pas de produits concernés au 1er juillet, donc pas d’affichettes », selon la communication du groupement. E.Leclerc n’avait pas répondu à l’AFP vendredi après-midi.

Carrefour et Intermarché s’étaient d’ailleurs déjà insurgé contre la réduflation l’année dernière. Ils avaient ainsi choisi de prendre les devants et d’aviser leurs clients grâce à des étiquettes en rayon, en septembre dernier.

Carrefour avait installé des affichettes comme celle-ci en septembre dernier dans ses rayons sur des produits concernés par la réduflation. – DR

Des évolutions de recettes

Sur ces affichettes, que doivent désormais installer les grandes et moyennes surfaces, lesquelles devront par ailleurs les conserver pendant deux mois, il doit être indiqué : « Pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X € », avait expliqué Olivia Grégoire mi-avril. L’affichage du prix au litre ou au kilo, qui met en évidence une hausse de tarif, est toutefois déjà obligatoire et les spécialistes pointent en outre que les réductions de quantités sont souvent accompagnées d’évolutions de recettes. 

Récemment, l’association Foodwatch à l’origine de l’alerte sur ce sujet avait épinglé le célèbre fromage fondu Kiri, qui avait perdu 2 grammes en 2022. Mais le fabricant, Bel, assurait qu’il ne s’agissait pas de masquer une inflation mais d’un changement de recette, avec notamment un produit fabriqué en France à base de lait français. Quant aux supermarchés, ils estiment que ce devrait être aux fabricants agro-industriels de prendre en charge cet affichage.


N.K avec AFP

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