L’épicentre de cette violence se situe dans le territoire de Lubero, notamment en chefferie des Baswagha et dans le secteur de Bapere, où les ADF ont concentré attaques, enlèvements et massacres au mois de novembre. Leur incursion la plus meurtrière a eu lieu le 14 novembre : 29 civils avaient alors été tués à Byambwe, dont une majorité exécutée à l’arme blanche dans une structure sanitaire incendiée après coup.
La semaine suivante, quinze attaques ont frappé la seule chefferie des Baswagha. Parmi elles, seules deux ont été repoussées, malgré la présence non loin de la coalition FARDC-UPDF (l’armée ougandaise – NDLR) dans le cadre de l’opération Shujaa. Cette recrudescence de violences provoque des déplacements massifs vers Butembo, Kirumba et Musienene. Le groupe démontre une résilience opérationnelle inquiétante, malgré le travail de cette coalition qui a « intensifié ses offensives contre le groupe affilié à l’ÉI », selon ce rapport, y compris par des frappes aériennes opérées depuis le territoire ougandais.
Dans le territoire de Mombasa, le nombre d’incidents a en revanche baissé, mais au-delà des massacres, les ADF consolident leur emprise : taxation forcée et cérémonies de prêche de conversion à l’islam. Le rapport pointe également l’existence de possibles nouveaux centres de formation.
Le baromètre du KST de novembre témoigne en revanche d’un affaiblissement de la CRP, le groupe politico-militaire fondé par Thomas Lubanga cette année. « Les attaques menées par les FARDC durant le mois d’octobre ont fragilisé cette milice », peut-on lire dans le rapport.
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