
Il aura fallu vingt-quatre heures aux autorités de la République démocratique du Congo (RDC) avant de réagir et de sanctionner le général Sylvain Ekenge. Le porte-parole des forces armées nationales (FARDC) a tenu, samedi 27 décembre, sur les ondes de la télévision publique nationale (RTNC), un discours xénophobe visant notamment les femmes tutsi. Des mots qui rappellent directement ceux tenus au Rwanda, contre cette même communauté, avant le génocide de 1994.
Le militaire a été suspendu de ses fonctions, dimanche 28 décembre, par l’état-major général des FARDC qui « condamne [ces] propos stigmatisants contraires aux valeurs républicaines ». « Ils ne reflètent ni la position de la RDC, ni celle du président de la République, ni celle du gouvernement », peut-on lire dans le communiqué.
Ces propos, qui n’en auraient pas été moins condamnables, ne sont pas à mettre au compte du dérapage verbal dans le feu d’un débat sur la RTNC. Au contraire, le général Sylvain Ekenge lit consciencieusement ses notes : « Lorsque vous épousez une femme tutsi, il faut faire attention. Lorsque vous êtes responsable, comme grand chef coutumier, on vous donne une femme. Vous allez recevoir chez vous un membre de sa famille qu’on présentera comme un cousin ou un neveu, alors que c’est la personne qui viendra faire des enfants avec votre épouse à la maison, et on vous dira que les enfants naissent tutsi parce que la race tutsi est supérieure à leurs ethnies ». Ce qui ne paraît pas déranger le journaliste de la RTNC qui en tire cette conclusion : « c’est la perfidie inculquée même chez les femmes tutsi ».
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