lundi, septembre 16

Face à la hausse des vols à l’étalage, certains commerçants ont décidé de prendre des mesures.
Ces dernières années, les « murs de la honte » se sont multipliés sur les vitrines, mais aussi sur les réseaux sociaux.
Une pratique, bien qu’illégale, qui rencontre de plus en plus de succès.

Christophe F. se dit sous le « choc ». Les images de la caméra de sécurité de son commerce ont enregistré le moment où un jeune homme empoche une canette et deux autres produits de sa boutique de CBD. Le patron se dit « vexé en même temps et trahi ». S’il a déposé plainte au commissariat, l’espoir reste mince d’interpellé l’auteur du vol. Alors pour dissuader de s’en prendre de nouveau à son magasin, le chef d’entreprise a pris une décision radicale : afficher l’image de celui qui lui a dérobé ses marchandises. 

« Ce jour, un petit malin s’est permis de me piller le magasin. Ras-le-bol, je me lève tous les matins pour nourrir ma famille » s’indigne le commerçant sur Facebook. Pour lui, la honte doit changer de camp : « Je me suis fait voler et j’ai honte. Je me dis que j’aurais dû être plus vigilant. [Mais] il faut que ça s’arrête », explique-t-il dans le reportage en tête de cet article. Et pour lui, rendre public une photo des voleurs – une pratique pourtant illégale – est devenu le seul moyen de réagir. 

Une pratique passible de 15.000 euros d’amende

Une stratégie que Jenyffer Basaou a aussi décidé de mettre en place dans sa boutique de prêt-à-porter. « Comme ça, elles (les clientes, ndlr) voient que je ne me laisse pas faire… même si c’est illégal », avance-t-elle avant de s’interroger : « Mais est-ce que c’est légal ce qu’ils font ? » Pourtant, les « murs de la honte » de certains commerces sont punissables par la loi. « Il n’est pas possible d’utiliser l’image de quelqu’un sans son consentement », prévient l’avocate Julie Jacob. Les commerçants qui s’adonnent à cette pratique risquent jusqu’à 15.000 euros d’amende et un an de prison. Ils peuvent être poursuivis dans le cadre du droit à l’image ainsi que le droit à la présomption d’innocence. 

Jérôme Jean, fondateur de l’association Ras-le-vol, encourage les commerçants à poursuivre cette méthode. « Les gens qui entrent pour voler, ne sont pas les bienvenues ici, on leur demande de partir », explique-t-il. Selon lui, afficher les visages des personnes auteurs de vols dans les boutiques serait efficace : « Neuf fois sur dix, on arrive à retrouver les auteurs ou ils reviennent pour payer ce qu’ils ont pris ». Désormais, Jérôme Jean  milite auprès du ministre de l’Intérieur pour créer une loi permettant aux patrons d’afficher les bandits. 


Y.H. | Reportage TF1 : Florian Litzler

Partager
Exit mobile version