Après un été très politique pendant lequel il s’est volontairement tenu éloigné des micros et des plateaux de télévision, Raphaël Glucksmann reprend la parole et appelle les sociaux-démocrates à s’affranchir du macronisme et du mélenchonisme. « Jupiter et Robespierre, c’est fini ! Il faut tourner la page Macron et Mélenchon », tranche dans un entretien accordé au Point le chef de file de la liste Parti socialiste-Place publique, arrivé troisième lors des élections européennes.
Le député européen, qui avait fini par apporter son soutien à la coalition des gauches du Nouveau Front populaire au nom « d’une unité d’action électorale contre l’extrême droite », prône la rupture avec Jean-Luc Mélenchon, à qui il reproche de n’avoir qu’un but, « être candidat à la présidentielle, le plus tôt possible, quitte à ouvrir la voie à l’extrême droite », tout en se projetant lui-même sur 2027.
« La social-démocratie française a trop longtemps été mangée sur son aile gauche par Jean-Luc Mélenchon et sur son aile droite par Emmanuel Macron. (…) Voilà ma conviction : en 2027, ce sera la social-démocratie, et non un succédané du macronisme ou un avatar du populisme de gauche, qui fera face au lepénisme », parie-t-il.
Critiques de la méthode du NFP
S’il revendique la « responsabilité » de « bâtir une force sociale-démocrate dominante intellectuellement, avec un projet crédible de transformation de la société (…), qui soit en capacité de battre l’extrême droite aux prochaines élections nationales », Raphaël Glucksmann exclut toujours d’être une option pour Matignon tout en se montrant critique sur la méthode adoptée par le NFP pour briguer le pouvoir depuis le second tour des élections législatives.
« Il aurait fallu engager dès le soir du second tour un dialogue avec les partis politiques ayant participé au front républicain contre le Rassemblement national sur la base des priorités, comme l’augmentation du smic, le retour de l’ISF ou l’accélération de la transition écologique. C’est l’inverse qui fut fait : des semaines de huis clos pour dégager un nom de premier ministre hypothétique », déplore-t-il.
Emmanuel Macron convie vendredi 23 août à l’Elysée les différents chefs de parti et de groupe parlementaire pour des consultations, en vue de nommer un gouvernement, plus d’un mois après la démission de celui de Gabriel Attal. Le Nouveau Front populaire a fait savoir qu’il se rendrait groupé à cette invitation et accompagné de Lucie Castets, son choix pour la primature, dont l’Elysée a accepté la présence bien qu’elle ne soit pas parlementaire ou responsable de parti.