C’est à celui qui sera le plus agressif ou condescendant envers l’autre. Pourtant, dans les courriers qu’ils échangent, le maire de Lyon et le ministre de l’Intérieur restent cordiaux, tout en marquant leur différence. Mais dès qu’un micro traîne, tout s’effondre.
L’origine de cette opposition remonte au boycott du déplacement du ministre à Lyon le week-end dernier, même si le conflit prend surtout sa source dans la multiplication des faits divers violents, notamment à la Duchère.
Gérald Darmanin a prévu de revenir prendre le pouls de la Guillotière le 5 septembre prochain et a convié Grégory Doucet. Ce dernier a accepté, mais en fixant ses conditions sur le lieu de la rencontre et sur les personnes qui seront présentes. Un vrai sommet de guerre froide !
Enfin réconciliés ? Pas vraiment. Dès jeudi, sur le plateau de CNEWS, le pensionnaire de la place Beauvau dénonçait le “militantisme naïf” et “l’idéologie anti-flics” de l’édile EELV. Aïe !
Et comme personne dans les deux camps ne réussit à convaincre les protagonistes de mettre fin à ce pugilat à distance, Grégory Doucet a répondu. Il a choisi le Journal du Dimanche vendredi soir, pour s’assurer que ses propos aillent bien jusqu’aux oreilles de Gérald Darmanin.
“Je ne suis pas là pour servir de faire-valoir à un ministre en mal de communication politique. Certes, Gérald Darmanin a enchaîné les déconvenues depuis l’affaire du Stade de France, mais j’aimerais qu’il soit à la hauteur des engagements pris. Et aussi à la hauteur des annonces faites par Élisabeth Borne et Emmanuel Macron, qui disaient vouloir renouveler la façon de travailler avec les élus locaux, en étant davantage dans l’écoute et le respect”, a déclaré le premier magistrat lyonnais, se plaçant donc dans la position de la victime.
“Quand il dit que je serai contre la police, c’est ridicule, insultant et ça n’a pas lieu d’être ! Ce n’est pas comme ça qu’on crée les conditions d’un travail constructif et qu’on règle les problèmes de délinquance et de criminalitéDans ses propos, j’entends du mépris et de la condescendance. (…) Il a peut-être besoin de vacances, qu’il en prenne et qu’il revienne en septembre bien reposé. Là, on pourra travailler ensemble”, poursuivait, plus acide, Grégory Doucet.
A nos confrères, le maire de Lyon concluait au sujet de la Guillotière : “Nous n’allons pas tout régler d’un coup de baguette magique, mais la situation s’améliore. J’ai décidé, très tôt dans mon mandat, de faire de ce quartier l’une de mes priorités et je ne vais pas lâcher !”