dimanche, septembre 29

Et maintenant, que va-t-il se passer? Deux jours après la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne près de Beyrouth, de nombreuses questions restent en suspens quant à l’avenir du mouvement pro-iranien.

La mort vendredi de celui qui était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban constitue une victoire majeure d’Israël face à l’Iran et ses alliés, mais plonge la région dans l’inconnu.

Selon l’armée israélienne, la « plupart » des hauts dirigeants du Hezbollah ont été tués lors des opérations israéliennes des derniers mois. C’est en janvier passé que les premières opérations ont été menées par Tsahal.

L’attaque contre Nasrallah « était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes mais aussi à quel point Israël a infiltré le Hezbollah », décrypte James Dorsey, chercheur à l’Institut du Moyen-Orient de l’Université nationale de Singapour.

Auprès de BFMTV, Laurent Hauben, grand reporter et ancien correspondant à Jérusalem et au Moyen-Orient, estime que la reconstruction du Hezbollah va prendre du temps, mais semble inéluctable.

L’Iran va rester très en retrait pour l’instant et laisser se reconstituer le Hezbollah, laisser faire les Houthis, les forces chiites en Irak, et repartir. Je ne vois pas pourquoi ce combat cesserait », analyse-t-il.

En revanche, rien n’est encore clair en ce qui concerne le nom du remplacant d’Hassan Nasrallah. Hachem Safieddine, figure éminente du Hezbollah, apparaît comme un successeur potentiel de celui qui est son cousin.

Le Conseil de la Choura, plus haute instance du parti, devrait élire prochainement le successeur du charismatique Hassan Nasrallah. Hachem Safieddine est « le candidat le plus susceptible » de remporter cette élection, a affirmé à l’AFP une source proche du Hezbollah.

En attendant, l’actuel numéro deux du mouvement islamiste pro-iranien, Naïm Qassem, devrait prendre la tête du mouvement.

Parent éloigné de Hassan Nasrallah, 64 ans, avec lequel la ressemblance est frappante, Hachem Safieddine est de quelques années son cadet.

Il a fait des études de religion en Iran. Son fils est marié à Zeinab, fille du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué en 2020 dans une frappe américaine en Irak. Soleimani était le chef de la force Qods des Gardiens de la Révolution, chargé des opérations extérieures.

Safieddine est l’un des membres les plus importants du Conseil de la Choura. Comme Nasrallah, il arbore le turban noir des Sayyed, les descendants du prophète Mahomet, dont il se réclame.

« Depuis plusieurs années, des rumeurs courent selon lesquelles Hachem Safieddine est le candidat le plus probable pour succéder » à Hassan Nasrallah, affirme Amal Saad, spécialiste du Hezbollah et maître de conférences à l’université de Cardiff.

Parmi les conditions à remplir pour prendre les rênes du mouvement, explique la chercheuse, il faut « être membre du Conseil de la Choura », qui comprend sept personnes, et « être une personnalité religieuse ».

Or, Safieddine a « beaucoup d’autorité », affirme-t-elle, « ce qui en fait le candidat le plus fort ».

Contrairement à Hassan Nasrallah, apparu très rarement en public depuis la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, Safieddine est le visage du parti dans de nombreux évènements politiques et religieux, et s’est récemment fait remarquer pour ses allocutions enflammées lors des funérailles de commandants du parti tués par Israël.

Article original publié sur BFMTV.com

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