samedi, octobre 19

Il en va des prophéties politiques comme du reste, rien ne se passe jamais comme prévu… Dans son Mémo sur la nouvelle classe écologique, coécrit quelques mois avant sa mort, le penseur Bruno Latour théorise les contours d’un nouveau groupe social, qu’il baptise « classe écologique ». Selon lui, celle-ci permettra le succès intellectuel – donc politique – des partis écologistes et, à terme, celui de la transition environnementale.

Pour cela, cette « classe écologique » devra arriver à sa pleine conscience (de classe) et définir rien de moins que le sens de l’Histoire, comme l’avait fait autrefois le prolétariat… Or, où en est-on à ce jour de l’affirmation sociale d’un tel groupe ; et existe-t-il ? Assurément, mais pas à la manière dont le radicalisme de Latour le concevait…

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C’est ce que les observateurs du monde des entreprises peuvent largement constater : l’émergence chez de nombreux salariés, surtout des cadres et des ingénieurs, d’une véritable « classe écolo-managériale » ou « classe écologique d’encadrement ». En d’autres mots, des « green cadres », exprimant le désir et la volonté de s’impliquer à leur niveau dans la transition écologique et d’assumer leur responsabilité, entre le prosaïsme des « petits gestes » et la radicalité des activistes du climat.

La conscience de l’urgence

Ce phénomène n’a pas encore été quantifié, mais on est bien au-delà de ce que la journaliste […] Lire la suite

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