dimanche, octobre 20

Le secteur de l’agriculture a été très touché dans le Rhône après des intempéries exceptionnelles.
Certains champs sont tellement détrempés qu’il sera impossible de les cultiver avant des mois.
Les agriculteurs demandent maintenant à l’État la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, indispensable pour être indemnisé au mieux.

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Tempêtes, orages, inondations… la météo s’emballe en France

La violence des eaux a emporté la terre jusqu’à creuser des sillons dans ses champs de céréales. Angélique et Raymond venaient d’y planter de l’orge pour nourrir leurs vaches laitières. Mais la tempête a ruiné leur travail. « Il n’y aura plus rien. Il n’y aura plus un seul grain, ça va pourrir. C’est un stress et une inquiétude : qu’est-ce qu’on va donner à nos vaches ? », témoigne Angélique Forest, éleveuse de vaches laitières, dans la vidéo en tête de cet article.

Il y a des dégâts super importants, plusieurs dizaines de mètres cubes de terre qui ont dévalé

Julien Pilon, agriculteur

Près de 200 millimètres de pluie sont tombés ici en quelques heures. Des épisodes de fortes précipitations de plus en plus violents et réguliers selon eux. « On vit de la terre. Si on n’a plus de terre, on va faire quoi ? », surenchérit Raymond, lui aussi éleveur. Dans le département voisin de l’Ardèche, Julien produit du vin pour l’appellation Saint-Joseph, l’une des plus connues de la vallée du Rhône . 

L’eau a ruisselé partout entre les vignes et a emporté deux jeunes plants de seulement quelques mois. « On voit qu’il y a des dégâts super importants. J’aurais du mal à l’estimer, mais il y a plusieurs dizaines de mètres cubes de terre qui ont dévalé. Cette terre-là, il va bien falloir la récupérer, la remonter ici, remettre de niveau et puis replanter au printemps prochain. Donc là, on va s’amuser un moment », explique dépité Julien Pilon, agriculteur. Les chemins d’accès sont devenus instables et dangereux. 

Un peu plus au nord, Philippe, maraîcher, a lui toujours les pieds dans l’eau. « Il y avait 50 centimètres de haut de plus au niveau du plastique qu’on voit en bordure de la serre. Et donc toute la culture qui était dedans était sous l’eau », montre Philippe Hérard, maraîcher dans le Rhône. De l’eau et de la boue qui ont ravagé ces plants de mâche. « On voit très bien la boue qui s’est déposée sur les feuilles. Je vais vous arracher une plante. La boue qui s’est déposée sur les feuilles, on ne peut rien y faire, il y en a jusque dans le cœur. Donc ça, c’est absolument pas commercialisable. Donc pour moi, ça, c’est poubelle. À terme, on a une perte d’environ 20 000 euros sur une serre comme ça », ajoute le spécialiste. 

Lui aussi décrit une série de précipitations qu’il n’avait encore jamais vécue, et qui met en danger son exploitation. « Parce que bon, on travaille, on fait tout ce qu’il faut pour aller de l’avant. Et puis en dix heures tout n’est pas ruiné, mais une bonne partie de notre récolte est foutue », dit-il face aux dégâts. Les agriculteurs demandent maintenant la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, indispensable pour être indemnisé au mieux par les assurances.


La rédaction de TF1info | Reportage : Florian Chevallay, Anthony Cerrone

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