Le Morvan est le premier producteur français de sapins de Noël, avec 1,5 million d’unités vendus par an.
Une production confrontée à un « sapin-bashing » de plus en plus vivace.
En réponse, les producteurs du Morvan contre-attaquent avec la création d’un label IGP.
Bientôt des sapins de Noël d’origine protégée ? Le sapin du Morvan est en passe de décrocher le Graal : un label IGP (indication géographique protégée). Une récompense pour le massif bourguignon de semi-montagne, premier producteur français avec 1,5 million d’arbres environ.
Le dossier vient de franchir une étape décisive. « Le dossier a été reconnu par la France et [il] part donc maintenant à l’Europe. On devrait avoir un logo IGP pour Noël 2025« , a indiqué à l’AFP Sylvie Robert, déléguée générale d’Excellence végétale. « Ce serait la première IGP horticole française en Europe« , précise la responsable de cette association qui promeut les labels officiels de l’horticulture. Jusqu’à présent, seuls trois produits horticoles non comestibles bénéficient d’une IGP en Europe. À savoir, le laurier des Flandres (Belgique), l’azalée de Gand (Belgique) et le rosier de Szoreg (Hongrie).
Une épineuse controverse qui remonte à 2020
Qu’est-ce qui explique cette nécessité d’avoir ce label ? Des controverses depuis 2020. En dépit de sa couleur verte, ce totem de Noël est de plus en plus pointé du doigt, certains l’accusant d’être antiécologique. « Nous ne mettrons pas des arbres morts sur les places de la ville« , avait promis, en 2020 , le maire écologique de Bordeaux, Pierre Hurmic, déclenchant une polémique sur les cinq millions (nouvelle fenêtre) de sapins de Noël naturels vendus chaque année en France.
Cette polémique avait conduit les producteurs de sapins de Noël du Morvan, région au sol granitique propice aux conifères, à déposer une demande de labellisation en indication géographique protégée (nouvelle fenêtre) (IGP), pour tenter de redorer son image.
L’IGP permettrait non seulement de placer le Morvan en fleuron du « Made in France », mais également de garantir une culture plus éthique. Ce label, outre l’origine du produit, oblige en effet au respect d’un label écoresponsable : bio ou au moins « Plante Bleue ». Ce dernier exige de réduire engrais et produits phytopharmaceutiques. Les 2 à 3 premières années de sa vie (qui en compte entre 5 et 6), un jeune sapin meurt s’il est concurrencé par l’herbe environnante, le désherbant chimique est donc monnaie courante.
Ces dernières années, l’introduction d’options alternatives, comme l’utilisation de herse pour le désherbage ou d’insectes destructeurs de ravageurs, s’est avérée concluante. Actuellement, le bio ne représente qu’environ 1% des sapins de Noël et il n’est « pas forcément en progression, reconnaît Jean Fournel, président de l’Association des sapins de Noël bios. On n’a aucune aide de l’État, à la différence des légumes bio par exemple. Et on a souvent la réflexion : ‘je ne le mange pas le sapin, alors, je m’en fous’. » Plutôt que de boycotter, optez pour un sapin bio.