La tocophobie représente une peur extrême de la grossesse et de l’accouchement.
Cette pathologie concernerait plus de 20 % des femmes enceintes de façon légère à modérée et 6 à 11 % pour une phobie sévère et invalidante.
Angoisse à l’idée d’avoir mal, de mourir, traumatisme… Plusieurs raisons peuvent donner lieu à la tocophobie.
La tocophobie est une peur sévère, voire invalidante, de porter la vie et d’accoucher. Cette pathologie est reconnue depuis 1997 dans la Classification internationale des maladies (CIM-11) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon Sébastien Riquet, sage-femme et co-auteur de la revue Évaluation de la peur de l’accouchement chez les femmes enceintes, elle toucherait 6 à 11 % des femmes dans le monde. S’il est important de la dissocier de l’anxiété prénatale, elle peut avoir de terribles répercussions sur la mère ainsi que sur l’enfant.
Comment différencier l’anxiété périnatale et la tocophobie ?
Si 80 % des femmes enceintes appréhendent la gestation et l’accouchement (Évaluation de la peur de l’accouchement chez les femmes enceintes de Sébastien Riquet, Melissa Henni et Pierre Fremondiere), cela ne signifie pas pour autant qu’elles souffrent de tocophobie. “L’anxiété pendant la grossesse reflète une inquiétude pour son enfant à naître” explique la docteure en psychologie Christine Chalut-Natal Morin à Actu.fr. Néanmoins, si “cette anxiété devient chronique ou excessive, on parle de trouble anxieux” précise celle qui est aussi administratrice du Collège national des sages-femmes. La tocophobie peut mener à des troubles obsessionnels compulsifs, des crises d’angoisse, et dans le pire des cas, à un avortement.
À quoi est due cette peur de la grossesse et l’accouchement ?
La tocophobie peut être de forme primaire, secondaire ou un symptôme de la dépression. Dans le premier cas, la femme n’a jamais donné la vie, mais peut craindre de perdre le contrôle de son corps, de subir une épisiotomie, d’avoir mal, précise Christine Chalut-Natal Morin. Elle peut aussi avoir eu l’écho d’accouchements qui se seraient mal déroulés dans son entourage. La tocophobie secondaire peut provenir à la suite d’un événement traumatisant, comme une fausse couche ou une naissance difficile. La dépression, ainsi qu’une peur profonde de la mort et du milieu hospitalier, peuvent également conduire à la tocophobie. Comme l’explique la psychanalyste Myriam Goffard à Actu.fr “il y a autant de causes que de sujets.”
Thérapie, hypnose… Les différentes façons de vaincre la tocophobie
Si vous pensez souffrir de tocophobie, il est important de consulter un professionnel de santé, comme un psychologue ou un psychothérapeute. Le soutien et l’accompagnement d’une sage-femme peuvent également s’avérer très utiles pour vous aider à lutter contre ce trouble, tout comme une thérapie par l’hypnose. Le suivi dépendra de l’origine de la tocophobie, précise Christine Chalut-Natal Morin.