lundi, octobre 14

Ils pourraient, une fois de plus, faire la différence dans quelques semaines. Alors que la présidentielle américaine se tiendra le mardi 5 novembre prochain, son issue est toujours incertaine. Donnée en tête dans les sondages nationaux, Kamala Harris est encore loin d’être élue. En cause : les fameux « swing states », ces États qui peuvent faire pencher l’élection américaine dans un sens ou dans l’autre. Mais quels sont ces sept États ?

Dans cet État de près de 13 millions d’habitants, où Joe Biden a grandi, ce sont plutôt les candidats démocrates qui l’emportent. Depuis 2000, l’État n’a échappé à leur candidat qu’à une seule reprise : en 2016, quand Donald Trump l’a emporté face à Hillary Clinton avec 48,2% des voix contre 47,5% pour la candidate démocrate. Mais quatre ans plus tard, le président républicain sortant était battu par Joe Biden (50% Vs 48,8%).

Sans surprise, la tendance est favorable à Kamala Harris, la candidate démocrate, selon une moyenne des sondages. Mais son avance est très faible : 0,7 point au 13 octobre, avec 48,1% contre 47,4% pour Donald Trump. Une avance qui n’a pas excédé 2,3 points, à la mi-août, et qui reste depuis sous les 1,5 point.

Preuve de l’importance de remporter cet État aux yeux des candidats, leurs équipes respectives devraient y dépenser plus du double que dans n’importe lequel des six autres swing states.

Jusqu’à l’annonce de la candidature de Kamala Harris à la place de Joe Biden, Donald Trump était donné favori dans les sondages. D’ailleurs, les près de 11 millions d’habitants de Caroline du Nord donnent plutôt leur vote au candidat républicain. Depuis 1980, seul Barack Obama, en 2008, avait réussi l’exploit de l’emporter face au candidat républicain d’alors, John Mc Cain, d’une très courte tête : 49,7% contre 49,4% des voix.

Un exploit qu’il ne parviendra pas à rééditer quatre ans plus tard face à Mitt Romney, battu avec 48,4% des voix contre 50,4 pour le républicain. Lors de ces deux candidatures, Donald Trump l’a toujours emporté, avec respectivement 49,8% puis 49,9% des voix.

Donald Trump ou Kamala Harris ? Dans les sondages, les électeurs de Caroline du Nord sont totalement indécis, puisque selon une moyenne des sondages, l’écart entre les deux candidats n’a jamais dépassé un point. Mais depuis fin septembre, Donald Trump semble creuser légèrement l’écart, passant de 0,1 point d’avance au 30 septembre à 0,9 point d’avance au 13 octobre.

En 2020, l’État était au coeur des polémiques. Il avait fallu un mois et trois recomptages pour certifier la victoire de Joe Biden avec 12 000 voix d’avance soit 0,23 point. Avec à peine plus de 11 millions d’habitants, la Georgie compte 16 grands électeurs, qui penchent très souvent côté républicain.

Depuis 2000, George Bush, John Mc Cain, Mitt Romney ou Donald Trump l’ont toujours emporté sauf… à une seule reprise.

La Georgie est le « Swing State » le plus indécis puisque depuis fin juillet, le candidat donné en tête dans la moyenne des sondages a changé à cinq reprises, mais jamais avec plus de 1,4 point d’avance. Au 13 octobre, Donald Trump possède 0,9 point d’avance selon une moyenne des sondages.

Le Michigan faisait partie du « mur bleu », et de ces 18 États à avoir systématiquement voté pour un candidat démocrate aux élections présidentielles entre 1992 et 2012. Mais le mur bleu s’est fissuré en 2016, avec la victoire de Donald Trump devant Hillary Clinton avec 47,5% des voix contre 47,3%. Une surprise qui ne sera pas rééditée quatre ans plus tard: Joe Biden emporte alors l’État avec 50,6% des voix contre 47,8% pour le président républicain sortant.

Avec 10 millions d’habitants, le Michigan dispose de 15 grands électeurs, et penche plutôt en faveur des démocrates, et de loin. En 2008 et en 2012, Barack Obama l’emporte avec respectivement 16 et 10 points d’avance sur ses rivaux républicains.

Kamala Harris pourrait toutefois perdre ces 15 grands électeurs, alors même qu’elle est donnée en tête des sondages depuis fin juillet. Mais l’écart ne cesse de se resserrer, passant de plus de trois points fin août à 0,8 point au 13 octobre.

Au coeur du vote : la situation à Gaza. Alors que Joe Biden a apporté un franc soutien à Israël, cet État est celui qui compte la plus grande proportion d’Arabes américains du pays, mais aussi une jeunesse étudiante nombreuse. Tous pourraient ne pas voter en faveur de la candidate démocrate, affaiblissant mécaniquement son score, sans toutefois voter pour Donald Trump.

Les plus de 7 millions d’habitants de l’Arizona sont-ils en train de changer leur positionnement politique, historiquement acquis aux républicains ? Depuis 1948 et la victoire du démocrate Harry Truman, seul Bill Clinton en 1996 et Joe Biden en 2020 avaient remporté l’État.

Depuis le début des années 2000 l’écart en faveur du candidat républicain s’est considérablement réduit. En 2000, 6 points d’avance pour George Bush face à Al Gore, et même 10 points en 2004 pour ce même George Bush face à John Kerry.

En 2016, Donald Trump l’emportait avec 48,7% face à Hillary Clinton. Mais quatre ans plus tard, le président républicain sortant était défait par Joe Biden, qui l’emportait avec 49,4% des voix contre 49,1% pour le président sortant républicain. La frontière sud de l’État avec le Mexique fait de l’Arizona l’un des États où les débats sont les plus virulents sur l’immigration.

L’avantage semble donné à Donald Trump dans cet État, où il disposerait de 1,8 point d’avance sur Kamala Harris, selon une moyenne des sondages au 13 octobre, avec 48,4% contre 46,6% des voix. Pourtant, Kamala Harris était donné en tête durant une bonne partie du mois d’août, avant que son rival républicain ne creuse l’écart jour après jour dans les sondages.

Favorable aux démocrates depuis 2000, cet État a toutefois connu une exception : en 2016, le Wisconsin et ses près de 6 millions d’habitants votent en faveur de Donald Trump, à 47,2% contre 46,5% à Hillary Clinton et contribuent à l’élection surprise du candidat républicain, le premier de son camp à s’y imposer en 32 ans.

Mais quatre ans plus tard, le Wisconsin renoue avec ses traditions : le candidat démocrate, Joe Biden, l’emporte avec 49,5% des voix contre 48,8% des voix face au candidat républicain. Comme Barack Obama, John Kerry et Al Gore avant lui.

Dans les sondages, léger avantage à Kamala Harris, créditée de 48% en moyenne contre 47,4% pour Donald Trump, selon une moyenne des sondages au 13 octobre. Mais l’écart, de 0,6 point, se resserre de jour en jour. Il était de 2,3 points le 26 septembre.

Les plus de 3 millions d’habitants du Nevada ont de la suite dans les idées. Ou au moins dans leurs votes. En 2000 puis 2004, ils votent en faveur du républicain George Bush, avec près de 3 points d’avance en moyenne. En 2008 et 2012, c’est Barack Obama qui obtient leurs faveurs, avec en moyenne 10 points d’avance.

En 2016 et 2020, ils votent massivement pour l’adversaire de Donald Trump, Hillary Clinton puis Joe Biden, avec entre deux et trois points d’avance pour le candidat démocrate à chaque reprise. De bon augure pour Kamala Harris ?

L’écart est extrêmement faible dans les sondages, avec 0,5 point d’écart en faveur de Kamala Harris, créditée de 47.6% contre 47,1% pour Donald Trump. Au coeur des enjeux électoraux, l’économie, alors que l’État enregistre l’un des plus forts taux de chômage du pays, mais aussi le vote Latino, qui représente 20% des électeurs de l’État.

Partager
Exit mobile version