En cette Journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, RFI s’intéresse au traitement des affaires de viols, d’agressions sexuelles ou de violences conjugales par la justice. Censé les protéger, le processus judiciaire est souvent vécu comme une épreuve supplémentaire pour les victimes.
« J’ai l’impression que la coupable, c’est moi, et que derrière moi, les 50 accusés sont des victimes. » Cette phrase, indignée, c’est Gisèle Pelicot qui l’a prononcée, s’offusquant devant la cour criminelle du Vaucluse des questions posées par les avocats de la défense et le président du tribunal. Ce jour-là, celle qui, des années durant, a été livrée par son mari à des dizaines d’hommes venues la violer, vient d’être interrogée sur ses pratiques sexuelles. Plus tard, dans la même journée, deux avocats diffusent des photos de la victime, dans des postures suggestives. L’une des avocates commente : « Toutes les femmes n’accepteraient pas ce type de photos. » Le second interroge : « Vous n’auriez pas des penchants exhibitionnistes que vous n’assumeriez pas ? »
« On peut considérer que certains confrères vont loin dans la volonté de discréditer la victime », reconnaît-elle, mais les avocats peuvent justifier un argumentaire ou la volonté de diffuser des photos intimes par exemple par « l’intérêt de la défense ».
Lire la suite sur RFI