samedi, juin 29

Un plan « réalisable et abordable financièrement » pour éviter les extinctions d’espèces les plus probables à court terme : voilà ce que propose une coalition internationale d’écologues et d’acteurs de la conservation dans une étude publiée mardi 25 juin dans la revue Frontiers in Science. A quatre mois de la prochaine conférence mondiale sur la biodiversité (COP16), qui doit s’ouvrir fin octobre en Colombie, ils définissent des zones à conserver en priorité avant d’atteindre l’objectif global de protéger au moins 30 % de la planète d’ici à 2030.

« Nous sommes au milieu de la sixième crise d’extinction, mais la première provoquée par l’homme. Or, nous disposons des données nécessaires pour évaluer ce qui devrait être fait pour en sortir, combien cela coûterait et où nous devons travailler exactement », explique Eric Dinerstein, auteur principal de l’article et directeur du programme biodiversité de l’organisation américaine Resolve.

Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont superposé différentes cartes mondiales représentant les aires protégées, les zones de présence d’espèces rares et menacées et les différents types d’habitats, pour exclure les terres cultivées ou les zones urbaines. A partir de ces filtres, ils ont identifié 16 825 sites ne bénéficiant d’aucun statut de protection et abritant cette faune et cette flore à risque d’extinction imminente : ils couvrent une superficie de 164 millions d’hectares, soit seulement 1,2 % de la surface terrestre et sont très inégalement répartis à travers le monde. Plus de 75 % de ces espaces se trouvent dans les forêts humides tropicales et subtropicales et cinq pays seulement (les Philippines, le Brésil, l’Indonésie, Madagascar et la Colombie) concentrent la majorité d’entre eux (60 %).

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« La plupart des espèces sont rares, ce qui signifie qu’elles ont une aire de répartition très étroite ou qu’elles sont présentes à de très faibles densités, ou les deux, précise Eric Dinerstein. Et cette rareté est très concentrée. En zoomant dessus, nous constatons que nous n’avons besoin que d’environ 1,2 % de la surface de la Terre pour éviter la sixième grande extinction. » « Ces sites abritent plus de 4 700 espèces menacées dans certains des écosystèmes les plus riches en biodiversité », ajoute Andy Lee, l’un des coauteurs et membre de Resolve. La liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature recense plus de 44 000 espèces risquant de disparaître, mais l’étude s’intéresse en particulier à celles ayant une aire de répartition réduite.

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