- Frédéric Péchier, 53 ans, est jugé depuis le 8 septembre devant la cour d’assises du Doubs.
- L’anesthésiste comparaissait pour 30 empoisonnements dont 12 mortels.
- Ce vendredi, la réclusion criminelle à perpétuité a été requise à son encontre.
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L’ex-anesthésiste Frédéric Péchier jugé pour une affaire d’empoisonnements hors norme
Décrit par l’accusation comme « l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française »
, il clame depuis le début son innocence. L’anesthésiste Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements dont 12 mortels, a connu la peine requise par les représentantes du ministère public à son encontre : la réclusion criminelle à perpétuité.
Depuis jeudi, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize se sont efforcées de convaincre les jurés que, dans cette « affaire totalement hors norme »
, marquée par « le tabou social du meurtre médical »
, « tout désigne »
le médecin de 53 ans comme coupable.
L’accusé « n’est évidemment ni
Guy Georges,
ni
Michel Fourniret
, il n’en est pas moins un
tueur en série
«
, a insisté Thérèse Brunisso, « certaine de sa culpabilité ».
Il a « utilisé la médecine pour tuer »
Qualifié de « menteur »
et « manipulateur »,
d’homme « prêt à tout pour sauver sa peau »
quitte à accuser « tout le monde »,
Frédéric Péchier est un « criminel qui a utilisé la médecine pour tuer »,
ont martelé jeudi les deux magistrates, lors de cette première journée consacrée aux réquisitions.
Selon elles, l’anesthésiste a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par des confrères.
Toujours selon le parquet, il aurait agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit, mais aurait commis « trop d’erreurs »
qui ont permis de le confondre, notamment lors du dernier cas, celui d’un patient de 70 ans empoisonné en janvier 2017.
L’accusé reste impassible
Pendant ce réquisitoire, Frédéric Péchier est resté imperturbable, relisant ses notes, écoutant attentivement, aux côtés de sa sœur et de Randall Schwerdorffer, ses deux conseils. Ces réquisitions ne constituent « pas une surprise »
, a commenté jeudi après l’audience Me Schwerdorffer. Depuis le début de l’enquête, a-t-il rappelé, « deux thèses frontales s’entrechoquent »
dans ce dossier, l’accusé ayant toujours affirmé son innocence. Depuis l’ouverture du procès, où il comparaît libre, il a admis qu’un empoisonneur avait bien sévi dans l’une des deux cliniques privées où il a travaillé, mais a constamment répété qu’il n’était pas cet empoisonneur.
Lundi, « on développera notre argumentaire en défense »
, pour plaider l’acquittement. « Je n’ai aucun doute que la cour d’assises écoutera cet argumentaire et j’espère qu’il sera entendu »
, a insisté Me Schwerdorffer.
Interrogé par les journalistes sur les mots des avocates générales, qui voient en lui un « serial killer »,
Frédéric Péchier a répondu de manière lapidaire : « C’est leur avis. On verra à la fin. »
Le verdict est attendu au plus tard le jeudi 18 décembre.




