
Depuis que le scandale de Lafarge a éclaté, un soupçon tenace plane sur ce dossier : les services de renseignement savaient-ils que l’entreprise a versé de l’argent à des groupes djihadistes en Syrie entre 2012 et 2014 ? Depuis que le procès du cimentier pour « financement du terrorisme » s’est ouvert, le 18 novembre, devant le tribunal correctionnel de Paris, tout le monde attend donc la déposition d’un des seuls témoins ayant la réponse à cette question.
Jean-Claude Veillard, ancien militaire dans les opérations spéciales, devenu directeur de la sûreté chez Lafarge puis candidat du Front national aux élections municipales de 2014, a un temps été mis en examen dans ce dossier. Mais alors que le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait requis son renvoi devant le tribunal, les juges d’instruction ont prononcé un non-lieu le concernant. C’est donc comme simple témoin qu’il s’est présenté à la barre, mardi 9 décembre.
Comme il est d’usage pour les gestionnaires de sûreté des grands groupes industriels opérant à l’étranger, Jean-Claude Veillard faisait régulièrement remonter des informations aux services de renseignement à propos de la situation sécuritaire autour de la cimenterie syrienne de Lafarge, située dans le nord du pays. Il était en contact avec la direction du renseignement militaire, la direction générale de la sécurité intérieure et la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). De quoi, en effet, alimenter tous les fantasmes.
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