mardi, novembre 19

Les enfants de Gisèle et Dominique Pelicot ont pris la parole à la cour criminelle du Vaucluse, ce lundi 18 novembre.
Florian et David ont violemment interpellé leur père, évoquant « une famille anéantie », et que Dominique Pelicot était « le diable en personne ».
Caroline a, elle, redit sa « conviction » d’avoir également subi des abus sexuels, ce que nie le principal accusé de ce procès.

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Le procès des viols de Mazan, une affaire emblématique des violences sexuelles et des ravages de la soumission chimique

Le face-à-face aura été tendu. Ce lundi 18 novembre, dans l’après-midi, David, Caroline et Florian Pelicot ont pris la parole lors du procès où leur père, Dominique Pelicot , est accusé d’avoir orchestré pendant une décennie des viols sur leur mère, Gisèle, qu’il droguait aux anxiolytiques pour l’offrir à des dizaines d’hommes recrutés sur internet. Après de violents échanges, les deux hommes sont sortis de la salle d’audience, presque désabusés.

« Nous sommes toujours à la recherche de la vérité. Est-ce qu’à l’issue de ce procès, on l’aura ? Probablement pas », réagit l’aîné, David, âgé de 50 ans. La fratrie était entendue, pour la première fois, par la cour criminelle d’Avignon.

S’il te reste un peu d’humanité, dis la vérité

David Pelicot

Pour les trois enfants du couple Pelicot, cette prise de parole visait surtout à déterminer si Dominique Pelicot avait, ou non, abusé de sa propre fille et de ses petits-enfants. « Si tu as encore un peu d’humanité, je voudrais que tu dises la vérité sur les agissements que tu as eus sur ma sœur, qui souffre tous les jours », a ainsi martelé David Pelicot, s’adressant à son père, droit dans les yeux.

« Et sur mon fils aussi. S’il te reste un peu d’humanité, dis la vérité », a-t-il insisté, évoquant les échanges entre Dominique Pelicot et un de ses petits-enfants, à qui il aurait demandé de « jouer au docteur ». Des accusations niées par le principal accusé du procès. « Rien, ni sur aucun de mes enfants, ni petits-enfants », a-t-il répété.

L’intervention a été suivie par celle de Florian Pelicot, le plus jeune frère de 38 ans, qui a décrit « une famille anéantie », en pleurs à la barre. « Tu es le diable en personne. Ça fait quatre ans que j’ai perdu mon père et que tes petits-enfants ont perdu leur grand-père », a asséné le benjamin de la fratrie, estimant que « ce qu’implique ce procès, c’est la responsabilité de chacun, c’est prendre ses responsabilités. Mais pour cela, il faut être dans la vérité ».

La « conviction » de Caroline Darian

Après avoir embrassé ses frères, Caroline Darian (ndlr, le nom de plume sous lequel elle a publié un livre en avril, Et j’ai cessé de t’appeler papa) a été la dernière à prendre la parole. Rappelant les photos d’elle nue, prises à son insu, que son père a reconnu avoir diffusé, elle a expliqué être « convaincue » qu’elle a été droguée et violée par son père, ce qu’il a continué à nier. 

« Je suis donc victime de soumission chimique de la part de mon père à des fins d’abus sexuels. Et ça, c’est une conviction. Et malheureusement, je n’ai pas les preuves matérielles, toxicologiques, tangibles pour pouvoir le faire valoir dans cette cour », a-t-elle reconnu devant la presse, en sortie de salle d’audience.

Après l’audience, les avocats de la défense, ont, eux, rappelé que ce procès porte uniquement sur les abus dont a été victime Gisèle Pelicot, leur mère. « On ne pourrait pas attendre autre chose de la part de Florian et David que de la colère, qui me semble être légitime, qu’on soit clair. En revanche, ce que je ne peux pas admettre, c’est qu’on puisse déborder sur des faits qui ne font pas partie de la prévention qui nous occupe aujourd’hui », a souligné Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot.

Les interrogatoires des 51 accusés sont maintenant terminés. Ce mardi, Gisèle Pelicot doit revenir à la barre. Elle a en effet accepté de répondre à nouveau aux questions des avocats de la défense. Dominique Pelicot, lui, pourrait s’exprimer pour la dernière fois dans la foulée. Suivront les plaidoiries des avocats, probablement, ce mercredi 20 novembre. 


A. Lo. | Reportage TF1 : Léa Merlier, Pauline Lefrançois

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