dimanche, juin 30

Donald Trump a dominé jeudi le premier débat de la présidentielle américaine face à un Joe Biden offensif sur le fond, mais très embrouillé sur la forme.
Voici un florilège des déclarations qu’ils ont échangées.

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Présidentielle américaine 2024 : un nouveau duel Trump-Biden

Le président américain Joe Biden et son prédécesseur républicain Donald Trump se sont affrontés jeudi à lors d’un premier débat d’une élection présidentielle sous très haute tension. Les deux hommes se sont installés debout, chacun derrière un pupitre, sans échanger de poignée de main. Ce premier face-à-face, organisé par la chaîne CNN et animé par deux de ses journalistes, Jake Tapper et Dana Bash, s’est tenu à Atlanta, en Géorgie, l’un des États les plus susceptibles de peser pour l’élection de novembre.

Sur scène, le dirigeant démocrate est souvent apparu confus, mâchant ses mots et s’emmêlant plus d’une fois les pinceaux. Donald Trump, condamné au pénal fin mai, a lui largement imposé son style, multipliant les exagérations et les contre-vérités, notamment sur l’immigration, sans intervention des deux journalistes de CNN animant la soirée.

« L’inflation tue notre pays »

La hausse des prix est le premier sujet sur lequel les deux hommes ont été interrogés, car le sujet est l’un des principaux auxquels penseront les électeurs américains au moment de voter. « L’inflation tue notre pays », a affirmé jeudi Donald Trump face à son concurrent démocrate. Joe Biden « n’a pas fait du bon travail. Il a fait du mauvais travail », a affirmé le milliardaire alors que l »inflation avait atteint 9,1% aux États-Unis en juin 2022, son plus haut niveau depuis le début des années 1980 avant de ralentir depuis, pour d’établir à 3,3% en mai, selon l’indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites.

Le candidat républicain s’est par ailleurs montré très critique des milliards de dollars dépensés par les États-Unis pour soutenir Kiev dans sa guerre contre Moscou. La guerre en Ukraine n’aurait jamais eu lieu si les États-Unis avaient un « leader », a ainsi lancé Donald Trump au président Joe Biden. L’ex-président républicain a ensuite accusé son rival démocrate de se comporter « comme un Palestinien » dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. « Il est devenu comme un Palestinien, mais ils ne l’aiment pas parce que c’est un très mauvais Palestinien. Un (Palestinien) faible », a-t-il lancé.

« C’est vous le pauvre type »

Le président américain a quant à lui reproché à Donald Trump son action « terrible » contre le droit à l’avortement. Le dirigeant démocrate a soutenu que Donald Trump serait prêt à promulguer une loi, si elle était votée par un futur Congrès républicain, pour interdire l’avortement au niveau national ou le restreindre à « six, sept, huit ou dix semaines » de grossesse, « quelque chose de très conservateur ».

« C’est vous le pauvre type, c’est vous le loser » avait plus tôt pendant le débat lancé Joe Biden à Donald Trump faisant référence à des propos attribués à l’ancien président républicain à propos de soldats américains morts au combat, que Donald Trump aurait qualifiés de « pauvres types » et de « losers », ce dont le milliardaire s’est défendu jeudi, assurant qu’il s’agissait d’une citation « inventée ».

Joe Biden a en outre accusé Donald Trump « d’exagérer » et de « mentir » sur la crise migratoire aux États-Unis.  « Il n’y a pas de données pour soutenir ce qu’il dit », a déclaré Joe Biden, alors que l’immigration est l’un des principaux sujets de cette campagne présidentielle. Au bout de 44 minutes de leur débat, le dirigeant démocrate a enfin qualifié son prédécesseur de « repris de justice », en référence à sa récente condamnation pénale à New York. « La seule personne qui soit un repris de justice, c’est l’homme que je suis en train de regarder sur scène maintenant », lui a-t-il lancé.

Si leur impact sur le scrutin reste souvent limité, ces rendez-vous sont pour rappel des moments forts de la campagne électorale, depuis le premier tête-à-tête télévisé organisé il y a plus de 60 ans, à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon. D’ordinaire, les candidats à la Maison-Blanche attendent l’automne pour débattre, mais le démocrate a mis son rival au défi de lui faire face avant l’été. 

Contre-performance de Biden, Trump mesuré

Pour Joe Biden, 81 ans, tout l’enjeu de ce premier débat était de rassurer l’Amérique sur sa capacité à assurer un nouveau mandat malgré son âge avancé et les inquiétudes sur sa forme. Or, le président américain, la voix enrouée, se reprenant fréquemment ou se perdant dans des phrases confuses, a souvent manqué d’assurance jusqu’à décevoir au sein même de son camp. « La prestation de Joe Biden pendant le débat était décevante, il n’y a pas d’autre façon de le dire », a reconnu Kate Bedingfield, ancienne directrice de la communication à la Maison-Blanche durant ses premières années de mandat.  Comme pour justifier en partie cette contre-performance, l’équipe de campagne du démocrate a fait savoir qu’il souffrait d’un rhume. Joe Biden a été « lent au démarrage, mais a fini en force », a défendu sa vice-présidente Kamala Harris. 

Donald Trump, dont les sorties sont très appréciées par ses partisans en meeting, devait au contraire lors du débat contrôler son agressivité verbale et ne pas perdre son sang-froid s’il voulait pouvoir convaincre les indécis. Résultat : tout au long du débat, le candidat républicain a largement réussi à contenir le ton de ses attaques et est resté discipliné.  De ce point de vue, les règles du débat, avec un micro coupé pour le candidat n’étant pas en train de parler « ont peut-être aidé Trump parce qu’elles l’ont empêché de hurler sur les réponses de Biden », a estimé Robert Rowland, professeur de communication à l’Université du Kansas. 


A. LG avec AFP

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