dimanche, mars 30

Dans un monde professionnel qui valorise la maîtrise, la stabilité et la performance continue, la bipolarité dérange comme le raconte Nicolas Demorand dans nos pages cette semaine. Trop imprévisible pour certains, trop chargée de fantasmes pour d’autres, la bipolarité reste largement incomprise. Résultat : la plupart des salariés concernés préfèrent se taire. Pour ne pas inquiéter. Et surtout pour pouvoir rester à leur place.

Comme près de 2,5 % de la population française, Thomas est bipolaire. Il a 23 ans lorsque les premiers signes de la maladie apparaissent. À l’époque, il travaille comme commercial dans une PME. Une rupture amoureuse, la perte de son grand-père. Les événements se sont enchaînés sans qu’il ait eu le temps de les encaisser. Si les souvenirs de cette période sont flous, il se souvient d’une énergie impossible à canaliser.

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Des nuits sans sommeil. Des pensées qui débordent. Et ce sentiment, déroutant, de surpuissance. « Alors que j’ai toujours été réservé, j’ai commencé à dire tout haut ce que je n’osais pas exprimer au travail. À côté de ça, tout était plus rapide, plus clair. » Les jours passent. Sans le savoir, Thomas est en train de décrocher. Le week-end venu, il enchaîne une soirée de deux jours. Il finit par être interpellé par la police, puis conduit de force à l’hôpital. Là-bas, il perd tout contact avec l’extérieur. Ce n’est qu’au bout de […] Lire la suite

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