mercredi, janvier 8

La crise politique qui touche le Canada aura eu raison de Justin Trudeau. En poste depuis neuf ans, le Premier ministre a décidé de jeter l’éponge, a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse, ce lundi 6 janvier.

Une décision prise en concertation avec sa famille, a-t-il ajouté devant la presse, déplorant un « parlement paralysé depuis des mois ». Elle prendra effet lorsque son successeur aura été désigné, à l’issue d’un processus national interne au parti libéral.

À 53 ans, Justin Trudeau, fait face à une grave crise politique au niveau national. Déjà affaibli par une faible cote de popularité, il a fait face à la démission surprise de sa numéro 2 en décembre dernier, ce qui l’a fragilisé au sein même de son parti.

Après le départ de Chrystia Freeland, Justin Trudeau a procédé à un vaste remaniement de son gouvernement, annonçant des changements pour un tiers des ministères. Cause de cette crise politique, les divergences de la vice-première ministre avec Justin Trudeau sur l’attitude à adopter par rapport aux Etats-Unis.

Car depuis son élection, Donald Trump a annoncé une hausse des droits de douane à 25 % pour le Canada et le Mexique dès son retour au pouvoir en janvier. Justin Trudeau a rencontré le président élu pour tenter de le dissuader. En vain.

Pire, cette rencontre a aggravé un peu plus l’image de Justin Trudeau, que Donald Trump a pris un malin plaisir à le qualifier de « gouverneur » du Canada à plusieurs reprises, comme si le Canada était un Etat américain.

Mais avant cette crise très politique, Justin Trudeau était déjà en difficulté dans l’opinion. En cause notamment, l’inflation particulièrement ressentie dans le domaine du logement, et la crise que traversent les services publics.

Preuve de la cote de popularité en berne du président du parti libéral, les libéraux ont perdu deux élections partielles à Toronto et Montréal l’été dernier, dans des circonscriptions qu’ils remportaient haut la main depuis plusieurs décennies, rappelle Libération.

La démission de Justin Trudeau intervient dans un agenda politique très précis, qui rappelle la situation politique en France. Fin janvier, les travaux de la Chambre des Communes reprendront au Canada. Or, une motion devait être examinée, déposée par les oppositions.

S’il a survécu à trois motions de ses oppositions, Justin Trudeau, en situation de majorité relative, aurait pu tomber à la prochaine motion. Avec le départ de la vice-première ministre, Justin Trudeau a été lâché par Jagmeet Singh, chef du Nouveau parti démocratique (NPD), son ancien allié de gauche qui a annoncé qu’il ne soutenait plus le gouvernement.

En démissionnant, Justin Trudeau a accéléré un calendrier qui ne lui laissait que quelques mois : les prochaines législatives devaient se tenir au plus tard en octobre. Dans les sondages, le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, est le grand favori, avec plus de 20 points d’avance. Mais jusqu’à présent, Justin Trudeau a toujours fait part de son envie de se représenter.

Au Canada, c’est le chef du parti arrivé en tête aux élections législatives qui est nommé Premier ministre. Avec sa démission du parti libéral, Justin Trudeau démissionne donc de son poste de Premier ministre. C’est le futur leader du parti libéral qui deviendra Premier ministre à sa place. Toutefois, selon Radio Canada, Justin Trudeau restera en poste jusqu’à ce que son successeur soit choisi, avec la date limite du 24 mars.

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