mardi, janvier 14

Le Premier ministre prononcera mardi à l’Assemblée nationale son discours de politique générale.
La France insoumise déposera dans la foulée une motion de censure.
Le RN n’a pas indiqué qu’il voterait la censure dès mi-janvier, alors que les voix de ce groupe politique sont indispensables pour qu’elle soit adoptée.

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Le gouvernement de François Bayrou

François Bayrou va-t-il connaître le même destin que Michel Barnier ? Le Premier ministre prononcera mardi 14 janvier son discours de politique générale, à l’Assemblée nationale à 15 heures. Le chef du gouvernement est attendu sur plusieurs sujets, notamment la réforme des retraites, où il pourrait faire une concession afin de se concilier les faveurs de la gauche. L’objectif de François Bayrou ? Convaincre socialistes, voire écologistes et communistes, de ne pas voter la motion de censure déposée dans la foulée par la France insoumise, qui sera examinée jeudi ou vendredi. Dès l’annonce de la nomination à Matignon du maire MoDem de Pau, les Insoumis ont indiqué qu’ils voteront une nouvelle motion de censure, après celle qui a emporté Michel Barnier le 4 décembre dernier.

Ce jour-là, le gouvernement Barnier est tombé après l’adoption d’une motion de censure déposée par la gauche après déclenchement par le Premier ministre de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette motion a été approuvée par 331 voix sur 574. La barre des 288 suffrages nécessaires pour faire tomber le gouvernement – la moitié des 574 sièges pourvus au Palais-Bourbon – a été largement franchie grâce à la combinaison des voix des députés du Nouveau Front populaire (NFP), du Rassemblement national (RN) et de son allié de l’Union des droites pour la République (UDR), le groupe d’Éric Ciotti. 

« Laisser sa chance au produit » Bayrou

Plus d’un mois plus tard, François Bayrou peut, lui, entrevoir plus sereinement l’avenir et peut espérer gouverner encore un moment : la motion de censure de LFI a peu de chances d’être adoptée. Le RN a en effet pour l’instant décidé de « laisser sa chance au produit » Bayrou avant de voter une éventuelle motion de censure contre lui. Depuis sa nomination à Matignon, le chef du gouvernement a pris soin de ménager le RN. 

Le groupe politique de Marine Le Pen, fort de ses 124 députés et députés apparentés, auquel il convient d’ajouter les 16 députés UDR, détient mathématiquement l’issue de la motion de censure, puisque la gauche ne compte pas assez de députés à elle seule pour pouvoir renverser le Premier ministre. À l’heure actuelle, les quatre groupes du NFP totalisent 192 députés : 71 insoumis, 66 socialistes et apparentés, 38 écologistes et 17 communistes. Bien loin donc des 288 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

De leur côté, les 47 députés Les Républicains (LR) et apparentés, dont plusieurs cadres, comme Bruno Retailleau, figurent dans le gouvernement Bayrou, ne voteront pas la motion de censure. 

Sans « agiter la menace » d’une motion de censure, le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a toutefois mis en garde François Bayrou, jugeant auprès du Parisien qu’une suspension de la réforme des retraites sans mesures de financement serait « irresponsable ». « Je ne voterai pas un budget avec de nouvelles hausses d’impôts », a par ailleurs assuré le député de Haute-Loire. 


Julien CHABROUT

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