
Trois drôles d’oiseaux tiennent le plateau : un bulbul, une drara et un martinet noir. Ils rient, s’engueulent, se charrient, s’aiment. De là où ils sont, depuis leur nid ou depuis les airs, ils regardent Jérusalem où, en 2020, à la fin du Covid-19, un autiste de 32 ans, Iyad Al-Hallaq a été tué par la police qui l’a pris pour un terroriste. C’est féroce et drôle, c’est tragique et profond… A 41 ans, Yuval Rozman, dramaturge israélien vivant depuis 2012 entre Paris et Tel-Aviv, signe avec Au nom du ciel sa huitième mise en scène.
Ce fut le cheval, avec Laetitia Dosch, dans « Hate », dont vous avez cosigné la mise en scène ; le chien, dans « Ahouvi » ; maintenant, les oiseaux… A quoi servent les animaux dans votre écriture ?
Le public me semble plus ouvert quand c’est un animal qui parle. Comment parler d’Israël et de la Palestine aujourd’hui autrement ? Un humain qui parle, on va tout de suite penser qu’il a un discours politique, se demander dans quel camp il est, quel drapeau il porte. Les oiseaux déplacent le regard, permettent de sortir des slogans. La fable nous donne la possibilité d’écouter. Ce n’est pas pour adoucir le réel, c’est pour qu’il passe autrement.
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