POLITIQUE – Rassurer avant la bataille du feu. Alors que le gouvernement est en pleine élaboration d’un budget pour 2025, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a assuré dans une interview parue dans Le Parisien ce dimanche 5 janvier qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts pour les ménages des classes moyennes.
La loi de finances spéciale définitivement adoptée dans l’attente d’un budget
Une loi spéciale a été votée précipitamment fin décembre pour éviter une paralysie budgétaire. Mais pour la ministre, ce texte « n’est pas tenable » car il « ne nous permet pas de réaliser de nouveaux recrutements dans la justice ou d’investir pour notre défense et nos armées », « d’ouvrir de nouvelles places en Ehpad ou d’étendre le dispositif de prêt à taux zéro pour tous les ménages modestes ».
Un nouveau projet de budget est donc en discussion avec un objectif : que le déficit public fin 2025 « n’excède pas significativement les 5 % », contre 6,1 % prévu en 2024. Et d’ajouter : « Il nous faut trouver un compromis et chacun doit faire un pas. Soyons clairs : ce budget ne sera ni celui de la droite, ni celui de la gauche, ni celui du centre. Ce ne sera pas le budget idéal d’un parti, ce sera celui du pays. »
Lutte contre la fraude, taxe sur les billets d’avion
Que contiendra ce projet ? Amélie de Montchalin donne quelques pistes, en promettant qu’il n’y aura « pas de nouveaux ni de hausse d’impôts qui pénaliseraient le pouvoir d’achat de la classe moyenne ». Pour faire des économies, une hausse de la TVA n’est ainsi « pas une option envisagée ».
À l’inverse, la ministre indique vouloir que « les impôts existants soient payés par tous » notamment en luttant « activement contre les systèmes de suroptimisation fiscale et de fraude ». Mais aussi en mettant à contribution les grandes entreprises, comme c’était prévu dans le projet de budget qui a conduit au départ de Michel Barnier.
« Nous souhaitons par exemple garder la contribution supplémentaire sur les grandes entreprises ainsi que la taxe sur les rachats d’action défendue sur plusieurs bancs de l’Hémicycle. Cela doit permettre de rattraper la baisse du rendement de l’impôt sur les sociétés des deux dernières années », détaille-t-elle. La taxe sur les billets d’avion sera aussi maintenue.
« Par rapport au texte issu du Sénat, il nous manque encore plus d’une dizaine de milliards d’euros d’économies », estime-t-elle, invitant à rendre la dépense publique « plus efficace ». « Tout le monde peut et doit faire plus d’économies », selon elle.
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