lundi, novembre 25

Depuis plus de soixante ans, la France et l’Allemagne sont des amies efficaces. En travaillant ensemble et en construisant des compromis malgré de fréquentes divergences initiales, nos deux pays ont contribué à faire avancer l’Europe.

Aujourd’hui, le dialogue franco-allemand s’est affaibli, principalement en raison de l’instabilité politique de part et d’autre du Rhin. Pourtant, ce dialogue est plus nécessaire que jamais, face à la montée des menaces sur l’Europe.

Outre les chantiers à long terme liés au climat, au vieillissement démographique et à la numérisation, nous devons faire face à des crises et tensions géopolitiques. Le résultat de l’élection présidentielle américaine pourrait renforcer ces tensions et devrait sonner le réveil. Dans ce contexte, la France et l’Allemagne doivent adopter une position commune forte. Nous diviser, ce serait nous condamner, et condamner l’Europe.

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En tant que collègues au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), en tant qu’amis et Européens engagés, nous appelons aujourd’hui, ensemble, à relancer l’action franco-allemande. Depuis 2009, la crise financière mondiale a évolué vers une crise de la dette souveraine dans la zone euro. Les Etats membres ont alors créé le Mécanisme européen de stabilité et l’union bancaire.

Nos pays avaient initialement des opinions différentes. La France était favorable à une plus grande mutualisation de la dette, tandis que l’Allemagne insistait sur la responsabilité individuelle de chaque pays. Mais, par un dialogue fondé sur la confiance, nos gouvernements ont réussi à trouver des compromis. La France et l’Allemagne sont, une nouvelle fois, parvenues à un compromis fécond en 2020, face à la crise liée au Covid-19. Les Etats membres ont décidé d’un outil de gestion de crise exceptionnel et temporaire, le fonds Next Generation EU, doté de 750 milliards d’euros.

Notre destin entre nos mains

Au conseil des gouverneurs de la BCE, présidé par Christine Lagarde, nous avons été confrontés à la flambée inflationniste de 2021-2022 ; après être montée à plus de 10 % il y a deux ans, l’inflation est redescendue à 2 % aujourd’hui.

Tous deux, nous n’avons pas toujours été complètement d’accord sur les décisions monétaires à prendre, mais avec nos collègues, nous avons toujours été en mesure de décider. Et la victoire contre l’inflation est en vue.

Nous sommes également de fervents partisans de l’euro numérique. Une monnaie numérique pour les paiements de détail comme ceux de gros serait un véritable projet européen, renforçant l’autonomie de l’Europe en matière de paiements. Nous saluons aussi la révision des règles budgétaires européennes qui s’est achevée en 2023. Nous souhaitons que chaque pays suive fermement ces règles communes.

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