lundi, octobre 7

Depuis quelques jours, la branche économie sociale et solidaire d’Emmaüs a un grand défi : récupérer le mobilier du village olympique de Paris 2024.
Sylvia Amicone reçoit cette semaine dans « Impact Positif » Gwendoline Lafarge, responsable du projet Jeux olympiques pour l’organisation caritative.
Elle évoque cette mission et explique comment l’association s’organise.

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Impact positif

54 000 meubles, 9 000 matelas et 11 000 oreillers. Pendant plusieurs semaines, le village olympique et celui des médias ont accueilli des milliers d’athlètes et de journalistes. Désormais, il faut tout vider. L’association Emmaüs, qui soutient les personnes en grande précarité, récupère l’ensemble de ce mobilier. Objectif, donner une seconde vie à tout le mobilier utilisé pour les Jeux olympiques et paralympiques.

Gwendoline Lafarge, responsable projet Jeux olympiques pour Emmaüs Défi, raconte ce défi dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde, à écouter ci-dessus. L’émission est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 26 de la TNT. « C’est une vraie volonté de la part de l’organisation des Jeux de Paris 2024 de donner un impact positif au mobilier. Ils ont demandé aux fournisseurs des JO de trouver une solution de réemploi pour les produits mis à disposition des athlètes. Par notre histoire et notre expertise de récupération du mobilier, nous avons été choisis. Mais il a fallu faire de la pédagogie auprès des fournisseurs internationaux qui ne nous connaissent pas », rapporte Gwendoline Lafarge.

Cette « opportunité exceptionnelle » se transforme en « défi logistique énorme ». Gwendoline Lafarge pilote ce dispositif spécial avec un véritable travail à la chaîne de près de 800 manutentionnaires mobilisés pour l’occasion. La fondation CMA CGM se charge de transporter et de stocker l’ensemble du matériel. Elle a mis à disposition près de 420 camions.

Du mobilier de champions pour quelques dizaines d’euros

La banque solidaire de l’équipement d’Emmaüs redistribue ensuite ces meubles et autres matelas. Deux solutions : elles les donnent à des familles à la rue qui accèdent pour la première fois à un logement pérenne, ou elle les revend dans un des 112 centres Emmaüs partout en France. Une aubaine, reconnaît Gwendoline Lafarge : « D’habitude, les matelas sont de plus en plus difficiles à trouver et c’est impossible pour nous de contenter tous les bénéficiaires. Les entreprises optimisent leurs stocks et les particuliers revalorisent leur mobilier sur le marché secondaire. Là, ces meubles du village olympique représentent de 1 à 2 ans de don. »

La responsable de la banque solidaire d’Emmaüs estime que près de 4 000 foyers devraient en bénéficier. Pour un lit, par exemple, il faut compter une « trentaine d’euros, une table aux alentours de 12 ou 15 euros, un fauteuil à une vingtaine », détaille Gwendoline Lafarge. Ce sont des produits « de qualité qui ont été désignés, créés pour l’événement et utilisés par des athlètes. Donc avec une ergonomie hyper développée », se réjouit la responsable de l’association. Résultat, les 273 salariés en réinsertion d’Emmaüs n’ont pas à trier ni remettre en état : « Ces produits olympiques sont quasi neufs », ajoute Gwendoline Lafarge. Elle invite les curieux à se rendre dans les espaces de vente. Elle insiste sur le côté symbolique des meubles et prédit des surprises : « Il y a un bout d’histoire et une forme de nostalgie. Ce sont des biens utiles pour équiper notre logement. En plus du mobilier, nous disposons des quelque 4 000 objets trouvés laissés par les athlètes au village olympique. » De quoi débusquer des trésors ayant appartenu à des stars !


Geoffrey LOPES

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