- Après la tentative de coup d’État militaire au Bénin dimanche matin, le gouvernement annonce lundi plusieurs décès sans en préciser le nombre lors d’un conseil des ministres extraordinaire.
- Des putschistes sont en fuite, dont le chef, le lieutenant-colonel Pascal Tigri.
Plusieurs personnes sont mortes au Bénin dans la tentative de coup d’État déjouée dimanche, a annoncé lundi 8 décembre le gouvernement à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire. Certains putschistes sont encore en cavale et d’autres ont été arrêtés, à l’heure où la région se mobilise pour apporter une aide notamment militaire. Dimanche, des sources militaires faisaient état d’une douzaine de mutins arrêtés. Selon une source proche du dossier, leur leader, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, fait partie de ceux qui sont en fuite.
« Le groupuscule de soldats ayant organisé la mutinerie, avait planifié de démettre de ses fonctions le président de la République lui-même, de soumettre les institutions de la République et de remettre en cause l’ordre établi »
, a signalé le secrétaire général du gouvernement Edouard Ouin-Ouro, dans le compte-rendu du conseil des ministres. Avant d’ajouter qu’« ils ont entrepris, dans un premier temps, de neutraliser ou de kidnapper certains officiers généraux et supérieurs de l’armée »
.
L’épouse du directeur du cabinet du président décédée
Tôt dimanche matin, de « violents affrontements »
ont opposé les mutins et la garde républicaine à la résidence du président Patrice Talon, faisant « des victimes des deux côtés »
, indique-t-il. Il fait aussi état de la mort de l’épouse du directeur du cabinet militaire du président, le général Bertin Bada, « mortellement blessée »
quelques heures plus tôt dans un autre assaut mené par les putschistes.
En outre, ces derniers, dont la mutinerie a eu lieu à la base de Togbin, au centre de Cotonou, selon le gouvernement, ont pris en otage la même nuit le chef d’état-major de la garde nationale Faïzou Gomina et ailleurs le général Abou Issa, chef d’état-major de l’armée de terre. Les deux hommes ont finalement été libérés, à Tchaourou (centre), une ville située à plus de 350 km de Cotonou.
Le gouvernement ajoute que l’armée a « encerclé la base »
de Togbin, dimanche, où « il a été alors décidé des frappes aériennes ciblées, chirurgicales, sans exposer les quartiers environnants »
. Le contrôle de la base « a été repris »
, selon Edouard Ouin-Ouro.
Le Bénin a notamment obtenu de l’aide militaire de l’armée nigériane pour ces frappes et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui a annoncé déployer des soldats de quatre pays de la région. « Cette opération s’est déroulée avec succès, sans pertes en vies humaines »
et « les derniers assaillants (…) ont pris la clé des champs »
, dit le gouvernement.












