jeudi, décembre 18

Le jour où l’entreprise de sondages Ipsos a frappé à sa porte, Baptiste Delmas n’avait pas conscience de vivre à moins de 500 mètres des vignes. Ni que l’école de son fils, pourtant entourée de pavillons, était aussi proche des parcelles. C’était au printemps 2022. Le résident de Villenave-d’Ornon (Gironde), une ville de banlieue au sud de Bordeaux, accepte de participer avec son garçon à l’étude PestiRiv, menée par Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour connaître l’exposition aux pesticides des habitants de zones viticoles. Pendant deux semaines, il congèle des échantillons d’urine tous les deux jours – « pas facile, avec un enfant de 4 ans » – et conserve sa poussière ménagère.

Après un long silence, l’enseignant-chercheur obtient ses résultats individuels, en octobre 2025. En période de traitement des vignes, il est jusqu’à quatre fois plus contaminé que la population éloignée des cultures par plusieurs résidus de pesticides, en particulier des fongicides caractéristiques de la viticulture, comme le folpel. Son fils l’est jusqu’à dix fois plus, pour l’hydroxy-tébuconazole, le sous-produit d’un fongicide suspecté d’être toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien.

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