Comment naissent les personnages et les intrigues du feuilleton « Plus belle la vie, encore plus belle », diffusé sur TF1 depuis janvier ?
Vous allez sans doute être surpris de voir le nombre de contraintes pour les scénaristes, à commencer par l’actualité.
Le JT de TF1 a pu exceptionnellement les suivre pendant leur travail.
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« Plus belle la vie, encore plus belle », la série phénomène de retour sur TF1 le 8 janvier
Le scénario, c’est un peu l’équivalent d’une bible sur un plateau de tournage. Tout le monde le suit, à la virgule près, de l’ingénieur du son au réalisateur, en passant par les comédiens qui doivent le savoir sur le bout des doigts. Ceux de « Plus belle la vie, encore plus belle », le feuilleton diffusé sur TF1 depuis le 8 janvier , en voient de toutes les couleurs depuis 18 ans. « On a abordé tous les sujets. On a même fait des intrigues sur le frigo qui tombe en panne. C’est vrai qu’à la lecture, on se dit : ‘on ne va pas faire une séquence là-dessus’. Eh bien si, et ça passe », explique l’acteur Laurent Kérusoré, qui joue le rôle de Thomas Marci.
Tous les soirs, on doit trouver une situation où on se dit : ‘ah mon Dieu, que va-t-il arriver demain ?’
Tous les soirs, on doit trouver une situation où on se dit : ‘ah mon Dieu, que va-t-il arriver demain ?’
Mariem Hamida, la directrice de collection
Le jour du tournage de TF1, on répète l’épisode 147, et il s’agit d’amour. Mais comment tous ces dialogues naissent-ils ? Nous sommes allés à la rencontre de ceux qui se cachent derrière le script. Ils se retrouvent tous les lundis dans des réunions ultra-secrètes, car il n’est pas question de laisser filtrer la moindre information aux fans avant la diffusion d’un épisode. La réunion commence par la liste des contraintes, comme la disponibilité des comédiens, et les événements à venir. Il faut dire que les épisodes de « Plus belle la vie, encore plus belle » suivent l’actualité . Il est temps ensuite de définir les ingrédients qui serviront à écrire les cinq épisodes de la semaine. « J’ai besoin que ça se passe au Mistral, qu’on retrouve les amis, qu’on retrouve l’avocate », détaille Mariem Hamidat, la directrice de collection, chargée de donner le cadre et les éléments clés. « Le soap, c’est quand même des méchants qui en veulent à nos héros », assure-t-elle.
Le plus dur, c’est de trouver ce qu’ils appellent « le cliff » (abréviation de « cliffhanger », ndlr). « C’est vraiment, littéralement, en anglais,ce moment où le héros est accroché à la falaise. On ne sait pas s’il va tomber ou s’il va s’en sortir. Nous, tous les soirs, on doit trouver une situation où on se dit : ‘ah mon Dieu, que va-t-il arriver demain ?' », souligne Mariem Hamida. Les scénaristes travaillent après en petits groupes pour creuser chaque épisode. Les personnages doivent passer par des hauts et des bas, mais ils sont en plus prisonniers de plusieurs problématiques. « La plupart du temps, l’intrigue principale est plutôt policière. C’est l’intrigue qui prend le plus de place dans l’épisode. Ensuite, il y a des intrigues plus sentimentales ou sociétales, qui sont des intrigues B et C », avance Benoit Diderot, l’un des scénaristes.
Un casse-tête chinois que l’on soumettrait volontiers à l’intelligence artificielle. « Probablement qu’un jour, ça arrivera. Après, il faudrait qu’il y ait énormément de données pour être sûr d’avoir cette originalité », prévient la directrice de collection. Les tirades sont donc entièrement écrites par des dialoguistes, puis envoyées à Marseille, au studio de La Belle de Mai. Là, pas question de trahir le texte. Jeanne Brundu, la scénariste de plateau, veille au grain. « Ce n’est pas LE juge, mais LA juge », corrige-t-elle, alors qu’un acteur se trompe. Elle sert aussi de guide aux équipes quand elles ont des doutes. « On va tourner des séquences dans un désordre total, avec des écarts de 20 à 30 épisodes des fois, donc on ne sait plus exactement le degré de justesse des informations. Là, vraiment, je les aide à prendre des décisions pour qu’ils ne fassent pas n’importe quoi », admet-elle. En tout, c’est des semaines de travail avant de prononcer quelques mots que vous n’écouterez plus jamais comme avant. Coupez !