mercredi, avril 2

ÉTATS-UNIS – Le « SignalGate » n’a visiblement pas suffi. Au moment ou l’administration Trump tente difficilement de s’extirper du scandale déclenché par la spectaculaire faille de sécurité qui a permis au journaliste Jeffrey Goldberg du magazine The Atlantic d’être ajouté dans une boucle de la messagerie Signal où des hauts responsables américains discutaient de frappes à venir sur les Houthis au Yémen, une nouvelle affaire frappe déjà la Maison Blanche.

Et plus précisément son secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Car c’est un nouvel exemple criant de laxisme en matière de sécurité que rapporte le Wall Street Journal ce vendredi 28 mars. Déjà épinglé dans le scandale lié au journaliste de The Atlantic, Pete Hegseth est désormais accusé d’avoir amené sa femme lors de deux réunions avec des homologues militaires étrangers.

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Le problème ? Ces réunions portaient sur des « informations sensibles », comme le rapportent plusieurs sources présentes aux réunions ou ayant eu connaissance des discussions abordées. Une nouvelle affaire d’autant plus gênante que la femme de Pete Hegseth, Jennifer Hegseth, est une ancienne productrice de la chaîne conservatrice Fox News qui ne dispose d’aucune responsabilité officielle dans l’administration de Donald Trump.

Quant aux deux réunions en questions, la première a eu lieu le 6 mars dernier au Pentagone avec le secrétaire britannique à la Défense John Healey. Une rencontre qui, comme le souligne le Wall Street Journal, avait eu lieu au lendemain de l’annonce par les États-Unis de l’interruption du partage de renseignement militaire avec l’Ukraine. Avec eux, se trouvaient plusieurs hauts gradés militaires américains comme britanniques avec qui ils ont discuté des raisons derrière cette décision américaine.

Il est d’ailleurs précisé par des responsables de la défense au journal que les « listes de présence aux réunions du secrétaire incluaient généralement des personnes disposant d’habilitations de sécurité en raison de ’la nature délicate des discussions’ ».

Ils « ne savaient pas qui était Jennifer Hegseth »

La deuxième réunion avait, elle, eu lieu en février au siège de l’OTAN à Bruxelles. Là encore, Pete Hegseth était venu accompagner de son épouse pour prendre part à des discussions avec plusieurs responsables de pays de l’alliance pour évoquer le soutien à Kiev. De quoi provoquer une situation pour le moins cocasse. « Certains participants étrangers aux réunions ne savaient pas qui était Jennifer Hegseth », confie à ce titre une source du journal.

Curieux d’obtenir une réaction de la part du secrétaire américain à la Défense sur la présence de sa femme à ces deux réunions, le Wall Street Journal n’a obtenu qu’une réponse cinglante de son porte-parole, Sean Parnell : « Il est assez clair pour moi que votre article sera rempli d’inexactitudes et ne sera pas écrit de bonne foi ». Pas un mot de plus.

Pourtant, il est assez clair pour les experts, responsables actuels et anciens membre du bureau de la Défense interrogés pour cet article qu’un conjoint peut parfois bénéficier d’habilitations de sécurité de bas niveau, mais rarement plus. Pour eux, il est donc très inhabituel qu’un proche puisse assister de la sorte à des réunions sur la sécurité nationale.

Si l’affaire avec The Atlantic a déjà provoqué de sacrés remous à la Maison Blanche et dans le clan de Donald Trump, pas sûr que ces nouvelles révélations suffisent à faire bouger les choses. Car malgré l’illustration de sérieuses failles de sécurité dans les opérations extérieures des États-Unis, son vice-président J.D. Vance a assuré vendredi qu’aucun responsable américain n’allait être limogé dans le cadre du « SignalGate » : « Si vous pensez que vous pouvez forcer le président des États-Unis à virer qui que ce soit, vous faites fausse route ».

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