jeudi, octobre 10

Une mère de famille a demandé des réparations devant la justice, suite au décès de sa fille de 11 ans, des suites d’une leucémie.
L’adolescente avait subi une exposition aux pesticides durant la grossesse de sa mère, fleuriste de profession.
Les parents souhaitent que les indemnisations soient étendues pour prendre en compte le préjudice de l’ensemble de la famille.

Devant la cour d’appel de Rennes, une ancienne fleuriste a demandé mercredi la reconnaissance du préjudice subi par sa fille, morte à l’âge de onze ans d’un cancer lié à son exposition aux pesticides durant la grossesse. Emmy Marivain, 11 ans, est décédée le 12 mars 2022 d’une leucémie. Le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu « le lien de causalité entre la pathologie » d’Emmy et « l’exposition aux pesticides durant la période prénatale ».

« J’ai empoisonné ma fille »

Lorsqu’il a indemnisé ses parents, le FIVP n’a tenu compte « à aucun moment du préjudice subi par Emmy », a dénoncé l’avocat des parents, Me François Lafforgue. La mère de la jeune fille, Laure Marivain, a été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession, notamment lorsqu’elle nettoyait « les taches bleues et jaunes » présentes sur les végétaux recouverts de pesticides qu’elle réceptionnait en grande quantité.

Cette contamination, « malheureusement, passe la voie placentaire au moment de la grossesse et entraîne la contamination des fœtus », a expliqué Me Lafforgue. « J’ai empoisonné ma fille », a pour sa part lâché Laure Marivain devant la cour d’appel. « Si l’on m’avait mise en garde, ma fille serait encore là », a-t-elle ajouté.

Le FIVP a proposé 25.000 euros d’indemnité à chacun des parents, mais ces derniers réclament également une indemnité pour les souffrances subies par Emmy durant sa maladie, pour sa sœur, son frère et sa grand-mère, tous affectés par ses multiples séjours à l’hôpital et par son décès. « J’ai tenu la promesse que je lui ai faite de me battre jusqu’au bout », a déclaré Mme Marivain, affirmant vouloir « tout faire pour que la culpabilité change de camp ».

Pour sa part, l’avocate du FIVP Me Sandra Grosset-Grange a souligné que le fonds était « lié par les textes » qui empêchaient l’indemnisation demandée, face à une salle remplie de sympathisants de la famille. « Ça nous paraît vraiment important que le grand public, les pouvoirs publics, les élus puissent prendre conscience de la situation des fleuristes et des familles concernées », a de son côté déclaré Claire Bourasseau, responsable du service victimes au sein de l’association Phyto-victimes. La décision a été mise en délibéré au 4 décembre.


TD avec AFP

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