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Une installation d’extraction de gaz près de Garelsweerd, dans la province de Groningue, dans le nord des Pays-Bas, le 23 novembre 2021.

Le Sénat néerlandais a approuvé la fermeture définitive des vannes du gisement de gaz naturel de Groningue (Nord), le plus grand d’Europe. Son exploitation était à l’origine de séismes qui ont secoué des riverains durant des décennies. Le robinet sera définitivement coupé le 1er octobre 2024, un an après la fin de l’exploitation du gisement et après des années de lutte politique.

« Le gouvernement souhaite ainsi apporter plus de clarté et de certitude quant à la fin définitive de l’extraction de gaz », a déclaré dans un communiqué mardi soir la Haute Chambre. Les autorités maintenaient depuis octobre des unités d’extraction opérationnelles en cas d’hiver « très rigoureux », sur fond de tensions géopolitiques persistantes.

Le gisement était exploité depuis 1963, mais depuis plus de vingt ans la population subit des séismes de faible magnitude mais proches de la surface, dus aux poches de vide formées lors de l’extraction de gaz, qui ont provoqué de nombreux dégâts.

Après s’être réjouis en 2018 de la fermeture annoncée du gisement, les riverains ont déchanté face aux avertissements d’experts selon lesquels les séismes pourraient continuer durant des années. Nombre d’entre eux se sont également retrouvés dans un bourbier juridique et technique relatif aux indemnisations.

Un « moment historique »

Et si l’extraction de gaz a petit à petit été presque réduite à néant, La Haye a décidé en 2022 de reporter la fermeture des vannes en raison des incertitudes énergétiques mondiales en grande partie provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « Une dette d’honneur doit être payée à la population de Groningen, en premier lieu en accélérant le renforcement des bâtiments et le règlement des dégâts », a déclaré le Sénat.

Un groupe de campagne d’habitants, le Groningen Bodem Beweging (GBB), a qualifié la loi de « moment historique », se disant « heureux et soulagés », même si la décision est « douce-amère ».

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Les critiques de la décision ont exprimé des inquiétudes quant à la sécurité de l’approvisionnement en gaz des Pays-Bas, en particulier compte tenu des incertitudes suscitées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le Monde avec AFP

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