dimanche, octobre 6

Jordan Bardella a annoncé dimanche qu’il allait rejoindre un nouveau groupe au Parlement européen.
Le patron du Rassemblement national présidera les « Patriotes pour l’Europe ».
Ce groupe nationaliste pro-Kremlin initié par Viktor Orban deviendra la troisième force à Strasbourg.

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C’est une petite phrase qui a bien failli passer inaperçue. Au cours de son discours après les résultats des élections législatives, Jordan Bardella a révélé ce dimanche 7 juillet que les eurodéputés du Rassemblement national se ralliaient à un « grand groupe qui pèsera dans les rapports de force en Europe, pour refuser la submersion migratoire, l’écologie punitive et la confiscation de notre souveraine ». À savoir, les « Patriotes pour l’Europe », cette alliance des droites nationalistes européennes aux positions très proches du Kremlin.

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Contre « l’immigration illégale » et pour « la famille traditionnelle »

Né le dimanche 30 juin, ce groupe d’extrême droite a été initié par le Hongrois Viktor Orban, la veille même de son accession à la présidence tournante de l’Union européenne. Objectif : rassembler l’extrême droite après sa percée aux élections européennes dans un groupe réunissant les eurodéputés nationalistes et radicaux pour faire entendre une « voix différente ». Le manifeste de cette coalition préconise ainsi explicitement la fin de l’aide militaire à l’Ukraine, la lutte contre « l’immigration illégale », et la défense de « la famille traditionnelle ». 

Des positions politiques incarnées avec ferveur par le Premier ministre de la Hongrie depuis son arrivée au pouvoir. En septembre 2022, l’exécutif hongrois avait voté une loi contre l’avortement qui oblige les femmes à « écouter les battements de cœur du fœtus » avant toute interruption. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Viktor Orban s’est également engagé dans un bras de fer contre Bruxelles, en ne cessant de s’aligner sur les positions de Moscou.

Viktor Orban est-il l’adversaire numéro 1 de l’Ukraine en Europe ?Source : TF1 Info

Mais jusqu’à aujourd’hui, et malgré l’avancée de l’extrême droite européenne aux dernières élections, cette coalition peinait à prouver qu’elle pourrait être une vraie force à Strasbourg. Et pour cause, comme nous vous l’expliquions à l’époque, pour parvenir à se constituer en groupe, les « Patriotes pour l’Europe » devaient fédérer au moins 25 parlementaires, issus d’au moins sept pays différents de l’Union.

C’est donc chose faite, avec l’extrême droite française. Avant elle, ce sont les Autrichiens du FPÖ et les Tchèques de l’ANO qui ont rejoint les rangs du groupe. Depuis, cinq partis de différents pays avaient annoncé leur ralliement : le PVV du Néerlandais Geert Wilders, le mouvement portugais Chega, l’espagnol VOX, le Parti populaire danois et le parti d’extrême droite indépendantiste flamand Vlaams Belang. La Ligue de l’Italien Matteo Salvini a également signalé ce lundi sa participation. 

Les « Patriotes pour l’Europe » devraient compter 84 membres, dont 30 issus du Rassemblement national. Le parti à la flamme tricolore représentera la plus forte délégation en termes d’effectifs et son patron devrait de facto en devenir le président, comme l’a déclaré l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, lors d’une réunion à Bruxelles.

De quoi bouleverser les équilibres du Parlement européen. S’ils ne sont pas arrivés à prendre la tête de l’Assemblée nationale, les eurodéputés de l’extrême droite s’emparent de la troisième place à Strasbourg. Ils pèseront plus que Renew Europe, groupe d’inspiration libérale composé notamment de la famille politique d’Emmanuel Macron, et que les Conservateurs et Réformistes européens, où siège notamment le parti Fratelli d’Italia de Georgia Meloni. Le PPE de centre droit reste le plus important, suivi des socialistes en deuxième position.

Une troisième force politique qui portera le projet d’une extrême droite européenne « résolument contre cet aspect ultra-fédéraliste de l’Union européenne », comme l’a décrite Jean-Paul Garraud. Un groupe nationaliste, proche du Kremlin, qui devrait « influer sur les décisions du Parlement européen ».


Felicia SIDERIS

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