mardi, mai 21
Giorgia Meloni (à droite), cheffe du gouvernement italien, s’entretient avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles, le mercredi 17 avril 2024.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est enfin entrée en campagne. Près de deux mois après avoir été désignée tête de liste par le Parti populaire européen (PPE, droite), pour les élections européennes du 6 au 9 juin, elle a débattu, lundi 29 avril, à Maastricht, pour la première fois avec sept autres candidats des principaux partis européens, dont le socialiste luxembourgeois Nicolas Schmit, la libérale allemande Marie-Agnès Strack-Zimmermann, l’écologiste néerlandais Bas Eickhout ou le candidat d’extrême droite danois d’Identité et démocratie (ID) Anders Vistisen.

Après quatre ans aux manettes de la Commission, l’ex-ministre d’Angela Merkel, également candidate à un nouveau mandat, était au centre des débats, ciblée par tous ses opposants sur les thèmes choisis, le changement climatique, la question migratoire, les affaires extérieures – notamment la guerre à Gaza – ou encore l’état de la démocratie. Et c’est dans cette dernière partie que Mme von der Leyen a créé la stupeur dans l’amphithéâtre qui réunissait un millier d’étudiants.

Alors que Bas Eickhout l’interrogeait sur une éventuelle coalition majoritaire du PPE avec les Conservateurs et réformistes européens (ECR) réunissant droite et extrême droite de Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien et cheffe du parti Fratelli d’Italia, Ursula von der Leyen a clairement laissé la porte ouverte. « Cela dépendra des résultats des élections et de la composition de chaque groupe au Parlement européen », a-t-elle annoncé.

« Le climat n’attend pas »

Selon les sondages, les groupes ECR et ID, réunissant tous deux des partis d’extrême droite, sont aujourd’hui au coude à coude avec les libéraux de Renew pour devenir la troisième force du Parlement. « Les valeurs et les droits ne peuvent pas être bradés en fonction d’arrangements politiques », a rétorqué M. Schmit, dont le groupe socialiste partage historiquement la majorité avec le PPE et se refuse à envisager toute majorité avec l’extrême droite.

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La cheffe de file du PPE a néanmoins estimé qu’il était impossible de travailler avec le groupe ID, qui abrite notamment l’AfD allemande ou le Rassemblement national (RN) français. L’un des élus de ce groupe a d’ailleurs attaqué, d’emblée, l’actuelle présidente de la Commission lors du débat. « Il est temps d’assécher le marais de Bruxelles », a martelé Anders Vistisen, reprenant l’un des slogans favoris de l’ancien président américain Donald Trump. S’adressant ensuite à Mme von der Leyen, il a lancé : « [Il y a cinq ans], personne n’a voté pour vous, et personne ne votera à nouveau pour vous. Votre Commission a été un désastre… Et quand nous gagnerons les élections, vous serez la première à être virée ! »

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