vendredi, mai 17

Le 26 juillet, trente-six athlètes de onze pays différents composant l’équipe des réfugiés défileront sous le drapeau olympique pour la cérémonie d’ouverture des JO, prévue sur la Seine. Leurs identités ont été dévoilées par le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, jeudi 2 mai à Lausanne, en Suisse, siège de l’instance.

Ces vingt-trois hommes et treize femmes ont été sélectionnés en grande majorité parmi les soixante-treize athlètes bénéficiaires d’une bourse pour Paris 2024, financée par le CIO, à travers sa Fondation olympique pour les réfugiés et dans le cadre du programme « Solidarité olympique ». Pour y être admissibles, les sportifs doivent être des concurrents de haut niveau et être reconnus en tant que réfugiés dans leur pays d’accueil par le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.

Originaires d’Afghanistan, de Syrie, du Soudan, du Soudan du Sud, d’Iran, d’Erythrée, du Cameroun, d’Ethiopie, de la République démocratique du Congo, du Venezuela et de Cuba, les membres de cette équipe sont accueillis par quinze comités nationaux olympiques. Ils se réuniront à Bayeux (Calvados) avant l’ouverture du village olympique pour un pré-entraînement. Judo, cyclisme, athlétisme, taekwondo… Les membres de l’équipe seront en lice dans douze sports individuels. Le CIO réserve pour ces disciplines des « invitations » pour des athlètes réfugiés.

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L’instance a mis en place cet accueil d’athlètes au statut de réfugiés depuis les Jeux de Rio, en 2016. Fin 2015, au terme d’une année marquée par la crise mondiale des réfugiés, avec notamment le conflit en Syrie, Thomas Bach avait annoncé à l’assemblée générale des Nations Unies la création d’une équipe olympique spécifique.

Dix athlètes de quatre pays avaient constitué la première équipe lors des Jeux de Rio. Pour les Jeux de Tokyo en 2021, l’équipe comptait vingt-neuf athlètes de onze pays. Beaucoup sont devenus des ambassadeurs et porte-parole de la cause à l’instar de la cycliste Masomah Ali Zada. Née en Afghanistan et membre de l’équipe olympique des réfugiés à Tokyo, cette dernière sera cheffe de mission pour l’équipe présente à Paris cet été. « Nous espérons que ces réfugiés vont être source d’inspiration pour d’autres réfugiés qui ont fui leur pays mais qui n’ont pas renoncé à leurs rêves », a-t-elle déclaré jeudi 2 mai.

Pour la première fois au sein de cette équipe figurera une athlète qui ne devra pas sa présence à une invitation : la boxeuse camerounaise Cindy Ngamba, réfugiée au Royaume-Uni, et trois fois championne d’Angleterre, s’est qualifiée dans la catégorie moins de 75 kg pour les épreuves olympiques. Elle constituera d’ailleurs le principal espoir de médaille – la première – pour l’équipe des réfugiés.

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« Un effet d’affichage important pour le CIO »

En assurant ainsi la visibilité de l’équipe, le CIO souhaite présenter une image positive des réfugiés et sensibiliser au rôle que le sport peut jouer pour les soutenir. Selon les derniers chiffres du HCR, 108 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde à la fin de 2022 en raison de persécutions, de conflits, de violences, de violations des droits de l’homme.

A ce jour, le travail de la Fondation olympique pour les réfugiés « a permis à près de 400 000 jeunes de faire du sport en toute sécurité. Plus de 1 600 entraîneurs ont été formés à l’organisation de séances de sport » et ses programmes « ont soutenu des jeunes dans onze pays sur les cinq continents », selon le CIO.

Le soutien aux sportives et sportifs réfugiés « est un effet d’affichage qui est très important pour le CIO », explique Pascal Gillon, chercheur spécialisé dans la géopolitique du sport à l’université de France-Comté, à Besançon (Doubs).

« Cela attire un coup de projecteur sur une problématique, à des coûts qui sont faibles pour lui. Il a les moyens financiers pour payer 70 bourses. Il pourra présenter, pendant la cérémonie d’ouverture, une équipe de réfugiés et dire qu’il se préoccupe de cette dimension-là. »

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Cela permet aussi au CIO de « rester l’autorité suprême du sport à l’échelle internationale », poursuit M. Gillon, qui souligne que « le CIO avait peur que l’ONU développe une agence du sport comme il y a une agence qui s’occupe de la santé ».

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