mercredi, octobre 30

« Je peux attendre jusqu’à deux heures pour trouver un client, même près d’un site olympique, déplore Anouar Boukra, chauffeur de taxi dans la capitale. Là-bas, il n’y a pas d’endroit pour déposer ou prendre les clients. » « J’ai perdu la moitié d’un contrat à la journée avec une famille américaine à la cérémonie d’ouverture, car j’ai dû les déposer au métro pour qu’ils atteignent le pont Alexandre-III. Le peu de clients qu’on a abandonne les courses », explique de son côté Ali Lemmouchi, chauffeur VTC et délégué national d’Union-Indépendants (CFDT).

Une fois n’est pas coutume, taxis et VTC sont dans la même galère. Alors que les Jeux olympiques (JO) de Paris suscitaient de grands espoirs, les conducteurs sont nombreux à subir des baisses de chiffre d’affaires brutales depuis le début du mois de juillet, jusqu’à moins 40 % ou 50 %.

En cause, d’abord : les difficultés de circulation en région parisienne qui se sont accumulées, en particulier les jours qui ont précédé la cérémonie d’ouverture du 26 juillet. Les plates-formes de VTC (Uber, Bolt…) font part d’une hausse des plaintes de chauffeurs, qui ne peuvent pas rouler sur les 185 kilomètres de « voies olympiques » sur le périphérique et les autoroutes, où les taxis circulent depuis le 15 juillet.

L’accès aux zones rouges (sites de compétition) est également restreint : les taxis et VTC ont obtenu le droit d’y entrer pour déposer un client muni d’un Pass Jeux valide, mais les seconds se sont massivement vu refuser l’accès. « A 200 mètres de mon lieu de dépose, un policier m’a dit : “Dégage ! Si tu dégages pas je te mets en garde à vue.” Il m’a mis une amende pour refus d’obtempérer », raconte Ali Lemmouchi.

Reconnaissant des « difficultés d’accès signalées à la marge », la Préfecture de police de Paris assure que « les consignes sont repassées chaque jour aux effectifs assurant la sécurisation des sites et la tenue des points de passage, et le seront à nouveau et autant que nécessaire ».

Succès des transports en commun

Outre les problèmes de circulation, la demande n’est pas au niveau espéré, du fait du succès des transports en commun ou du vélo pour se rendre aux épreuves, ainsi que de la baisse du nombre de touristes internationaux par rapport à un été normal. Côté taxis, la clientèle professionnelle, d’ordinaire faible en été, a totalement disparu, car elle télétravaille ou est en vacances anticipées. Les milliers de véhicules officiels « Paris 2024 » sont une source de concurrence supplémentaire.

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Alors que les courses sont rares et que leur prix n’a pas augmenté, les chauffeurs sont aussi beaucoup plus nombreux que d’habitude en région parisienne. « Quatre-vingts pour cent de nos dix mille chauffeurs affiliés sont connectés, contre 50 % normalement en plein été. Ils ont pour beaucoup décalé leurs vacances », assure Yann Ricordel, directeur général délégué de la plate-forme de réservation G7.

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