mardi, mai 21

« Je sais, il y a encore plein de gens sceptiques, qui font “gnagnagna, gnagnagna”. Alors les “gnagnagna”, je leur dis : oui, on va nager dans la Seine, parce qu’on a fait le nécessaire pour que la Seine puisse être baignable. » A moins de trois mois du lancement des Jeux olympiques, Anne Hidalgo persiste et signe : piquer une tête dans le fleuve de la capitale, où la baignade est interdite depuis 1923 pour raisons sanitaires, sera un « héritage exceptionnel » des Jeux.

La maire (Paris socialiste) de Paris a redit son optimisme, mardi 30 avril, à l’occasion de l’inauguration de la piscine Georges-Vallerey (20e arrondissement), construite pour les Jeux de 1924 et rénovée un siècle plus tard dans le cadre de ceux de 2024. Après deux ans de travaux, le bassin qui a accueilli les exploits de Johnny Weissmuller dispose d’un toit rétractable flambant neuf doté d’une nouvelle charpente et a gagné en accessibilité.

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Rouvert au grand public depuis le 17 avril, l’équipement servira pendant les JO de lieu d’entraînement pour les nageurs (bassin et eau libre) et les triathlètes. Les épreuves du 10 km en eau libre, celles du triathlon et paratriathlon doivent se dérouler dans la Seine.

Anne Hidalgo a confirmé qu’elle-même mouillerait le maillot – au sens propre – lors d’un « grand plongeon dans la Seine en juin ». Le décor a été dévoilé : ce sera au niveau du bras Marie (4e arrondissement), face à l’île Saint-Louis, côté rive droite. L’un des trois sites qui devraient être, à l’été 2025, autorisés à la baignade, avec le port de Bercy (12e, face à la BNF) et le bras de Grenelle (15e, face à l’île aux Cygnes).

La date exacte de ce « plongeon » n’est pas encore connue. « On va tenir compte de la météo, on se donne une fenêtre pour pouvoir avoir un plan B, en cas de gros orage le jour J. Ça va être un grand moment, assure l’édile. Je pense qu’une fois cet exercice fait, les Parisiens et les Parisiennes seront convaincus que la Seine est un fleuve dont on prend soin. Cela fait des années qu’on le nettoie, qu’on l’assainit, nous aurons une Seine propre. » Et d’ironiser, se tournant vers son adjoint au sport et aux JOP : « Pierre [Rabadan] a déjà fait l’exploit l’année dernière de sauter dans la Seine, il est toujours vivant ! »

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Emmanuel Macron a lui aussi prévu d’enfiler le maillot de bain. Se baigner dans la Seine ? « Et comment ! Oui j’irai », avait assuré le président aux journalistes fin février à l’occasion de l’inauguration du village olympique des Jeux de Paris. Verra-t-on le président et la maire de Paris barboter côte à côte ? « Je l’ai invité évidemment. Il y aura des belles surprises parmi celles et ceux qui viendront plonger avec nous. On attend ça avec beaucoup d’impatience. »

En 1988, Jacques Chirac avait promis de rendre à nouveau le fleuve propre à la baignade. En 1990, il assurait même qu’il s’y baignerait trois ans plus tard. Sans jamais tenir sa promesse. Anne Hidalgo, elle, l’assure : « Préparez-vous à dire : “Ah oui quand même, elle l’a fait.” »

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