lundi, octobre 21

Sanofi a annoncé ce lundi 21 octobre être entré en négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain CD&R afin de céder 50% de sa filiale Opella.
Cette entreprise, connue pour la production de Doliprane, se consacre en général à la fabrication de médicaments sans ordonnance.
Des médicaments qui rapportent peu à l’heure où le groupe pharmaceutique souhaite se concentrer sur la recherche.

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Doliprane sous pavillon américain, un projet qui fait des vagues

L’annonce de sa cession a mis l’entreprise sur le devant de la scène. Ce lundi 21 octobre, après deux semaines de discussions, le groupe pharmaceutique Sanofi a annoncé que 50 % de son pôle santé grand public Opella allait être cédé au fonds d’investissement américain CD&R, tandis que BPI France devrait entrer au capital, à hauteur de 1 à 2%. Cette décision met fin à plus d’un an de spéculations autour de l’avenir de l’entreprise, qui s’occupe de la fabrication de plusieurs marques de médicaments vendus sans ordonnance , parmi lesquels, le Doliprane.

Alors que le fonds d’investissement américain promet de faire d’Opella, « un champion français mondial de la santé grand public « , on vous explique ce qu’il faut savoir sur cette filiale de Sanofi.

Un catalogue de 115 marques

Opella HealthCare France a été développé en 2018 par Sanofi pour que l’entité commence à être gérée de manière autonome fin 2019. Ce qui est d’abord une filiale de Sanofi regroupe la plupart des marques du groupe pharmaceutique vendues sans ordonnances. De 250 marques, début 2020, l’entreprise en regroupe aujourd’hui 115. Parmi elles, on retrouve le fameux Doliprane (paracétamol), médicament le plus vendu en France , tout comme le Lanzor, qui permet de lutter contre les troubles digestifs ou l’Aspergic (aspirine).

On compte également des médicaments pour lutter contre les allergies, la toux et le rhume, comme la marque française Lysopaïne, le Phytoxil ou Allegra, qui génèrent 85 % de la croissance d’Opella, selon Les Echos . On trouve par ailleurs d’autres médicaments pour lutter contre la douleur (Buscopan, Eve, Dorflex, Novalgina, Icy Hot), des médicaments dans le domaine de la santé digestive (Dulcolax, Enterogermina, Essentiale, Maalox) ou encore, des compléments alimentaires (Pharmaton, Magné B6, Novanuit, Unisom, Drewell). Sont aussi produits par Opella des dispositifs médicaux.

Aujourd’hui, cette entreprise revendique 11.000 collaborateurs, répartis dans environ 100 pays, dont 1700 sont en France. Le maintien de ces emplois est l’un des enjeux de la cession d’une partie du capital de l’entreprise par Sanofi. Dans ce pays, elle gère deux sites industriels, à Lisieux et à Compiègne, où se trouve par ailleurs un site d’innovations et de recherche. Si le siège social d’Opella est en France, et devrait le rester, la France ne représente que 8 % des ventes de la société. Ce sont les États-Unis qui représentent son premier marché, en dégageant près de 25 % de son chiffre d’affaires. Selon le communiqué annonçant le plan de cession de la société, la valorisation d’Opella est basée sur une valeur d’entreprise de près de 16 milliards d’euros.

Avec ce plan, Sanofi confirme sa volonté de se détacher de sa filiale de médicaments sans ordonnance afin de se concentrer sur son pôle recherche, une activité considérée comme dégageant des revenus plus importants. Grâce à cette opération, le groupe pourra « se concentrer encore davantage » sur les médicaments et les vaccins innovants pour se transformer en « un pur acteur » biopharmaceutique et « un leader mondial en immunologie », a-t-il ainsi fait valoir dans un communiqué.

Le groupe pharmaceutique français garde malgré tout une participation de 48 %, assurant croire « à la création de valeur d’Opella. » Il s’est toutefois montré plus évasif sur la durée de son implication dans cette société. Si aucun délai n’aurait été fixé, « nous nous attendons absolument à être impliqués et en partenariat pour longtemps », « le plus longtemps possible », a fait savoir Sanofi par voie de communication.


Aurélie LOEK

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