« On va revivre » : la famille qui squattait la ferme d’un couple d’agriculteurs retraités de Mayenne a rendu les clés

Les deux agriculteurs retraités avaient témoigné dans le JT de TF1 il y a deux semaines.

Depuis deux ans, une famille occupait leur exploitation sans jamais avoir versé les 500.000 euros du prix de vente.

Leur histoire vient de trouver un épilogue heureux.

C’est un happy end dont Josiane et Patrice Garanger, couple d’agriculteurs retraités de Mayenne, n’avaient osé rêver. Après deux ans d’un long combat, les clés de leur ferme en main, ils ont enfin pu récupérer mercredi ce qui leur appartient, sous les applaudissements de leurs amis et des agriculteurs du coin. « Je suis très contente, c’est super. Maintenant, on va revivre », lance Josiane dans le reportage du 20H de TF1 visible ci-dessus. Plus circonspect, Patrice est soulagé, mais il souligne qu’ils ont « perdu deux ans » de leur vie. 

C’est pas très nettoyé, très propre. Il y a des bêtes qui sont maigres.

Josiane Garranger

Car depuis deux ans, une famille occupait illégalement leur exploitation. Après avoir signé le compromis de vente, ils n’ont jamais versé les 500.000 euros demandés pour conclure la vente. Il y a deux semaines dans le JT de TF1, ils se justifiaient de la façon suivante : « Dès notre arrivée, nous avons découvert de graves anomalies dans la ferme. L’exploitation n’est pas viable actuellement », argumentaient-ils. Des explications peu crédibles selon Patrice et Josiane. 

Pour les faire partir, des dizaines d’agriculteurs du coin s’étaient mobilisés le 13 mars dernier. À l’époque, Mickaël Guilloux, président de la FDSEA de Mayenne assurait qu’il fallait « leur mettre la pression ». « La famille vend du lait, vend des animaux, donc reçoit des paiements des animaux et derrière ça, ils ne payent personne », plaidait-il. 

Ce mercredi après-midi, la pression a fini par payer. Après avoir chargé leurs affaires dans un camion, la famille a quitté les lieux. Patrice et Josiane ont ainsi pu retrouver leur ferme dans un état douteux, notamment en ce qui concerne les animaux. « Ce n’est pas très nettoyé, très propre. Il y a des bêtes qui sont maigres », constate ainsi Josiane. Sans compter les nombreuses choses cassées. Comme ce tracteur, brièvement inspecté par Patrice : « On l’avait peut-être vendu autour de 25.000 euros, mais là, comme ça, il descend à 15.000… ». 

Pour laisser un huissier constater les dégâts, ils n’ont pas souhaité montrer devant les caméras leur habitation. « C’est une maison qui a vieilli de dix ans », lâche Josiane. Mais pour le couple, le principal était de récupérer leur exploitation. « Je dirais qu’on va la remettre en état pour la revendre. C’est notre combat, et ce n’est pas ça qui va nous abattre », renchérit Patrice.

Une fois leur ferme relancée, ils pourront envisager de la revendre pour enfin partir à la retraite.