vendredi, décembre 12
Extrait du film « Les Revenants ».

Devant chaque soldat, une bougie. « Cette flamme éclairant le visage, c’est le souvenir de ceux qui ont péri, mais aussi le symbole du deuil de la pureté d’âme perdue au combat », confie Anna Artemeva.

En Russie, à Moscou, à Saint-Pétersbourg et jusqu’au fin fond de l’Oural, cette journaliste réputée a rencontré, pendant cinq mois, des soldats et des volontaires revenus de la guerre menée depuis près de quatre ans par le Kremlin en Ukraine. Elle et son collègue Ivan Jiline ont lu sur les réseaux sociaux les témoignages de centaines de combattants qui, blessés, sont rentrés chez eux. Ils les ont contactés. La majorité d’entre eux a refusé de se confier aux deux journalistes de Novaïa Gazeta, l’un des derniers médias indépendants qui réussissent à continuer de mener leur travail d’information en Russie en bravant la répression et la censure.

Dix-huit hommes ont accepté de parler, à visage découvert, éclairés par la faible lumière d’une bougie, fil conducteur du film Les Revenants. Passé au crible de l’autocensure pour respecter formellement les lois de plus en plus répressives sur la liberté d’expression, le documentaire leur donne la parole, sans aucun commentaire extérieur. Loin des reportages enjolivés des télévisions du Kremlin, ce long et dur récit apporte un précieux témoignage sur l’état des troupes.

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