mercredi, octobre 23

Les Français raffolent du camping, mais ils se tournent de plus en plus vers des formules n’ayant plus grand-chose à voir avec la tente ou la caravane.
De nombreux établissements montent donc en gamme.
Exemple à Noirmoutier, en Vendée, où s’est rendue une équipe de TF1.

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Le 20H

La Vendée est le département qui compte le plus de campings en France. La concurrence y est rude, alors pour se démarquer, beaucoup ont décidé d’investir. Des emplacements, autrefois réservés aux tentes, sont remplacés par des chalets tout équipés et des formules tout-en-un. Un pari coûteux pour les gérants et les communes.

Pour célébrer les 70 ans de leur père, la famille que suit le reportage du 20H en tête de cet article a trouvé la formule idéale dans un camping de La Guérinière, sur l’île de Noirmoutier : deux grands mobil-homes en bois avec terrasse privative, plancha et jacuzzi. Les trois générations y trouvent leur compte. « On a les avantages du camping avec la piscine, les enfants ont pu faire des jeux, il y a des structures« , fait valoir l’une des mamans. « Il y a les deux mobil-homes, la terrasse… On est au camping, mais entre nous, et la version haut de gamme, ça rajoute un truc« , estime un autre membre du groupe. Le logement coûte 229 euros la nuit et 2500 euros la semaine, en pleine saison. 

« Ces types d’hébergement sont réservés les premiers »

Ce camping cinq étoiles compte 24 logements dits premiums. La plupart sont complets cet été. « Nous, on veut du confort parce qu’on travaille toute l’année. On n’hésite pas à mettre le prix pour se reposer« , confie une vacancière. Le gérant du camping aussi a mis le prix : plus d’un million d’euros investis dans ces quartiers haut de gamme depuis 2019. Pour lui, c’est un pari gagnant. « On le vérifie tous les ans, assure Guillaume André. Ce sont ces types d’hébergement qui sont réservés les premiers. Ce sont des investissements un peu plus conséquents, mais on s’y retrouve quand même derrière, puisque ce sont des tarifs de location un peu plus élevés que la moyenne. Donc finalement, en termes d’amortissement, on y arrive sans aucune difficulté.« 

L’économie locale en profiterait aussi, à en croire le programme de la grande famille : mini-golf, escape game, shopping… La gérante d’un bar à huîtres situé à moins de deux kilomètres le confirme, elle a vu l’impact de la montée en gamme du camping voisin : « Plus de monde » vient désormais goûter ses produits. Le maire explique de son côté que c’est égalementi une source de revenus pour lui, et un moyen supplémentaire d’investir. La taxe de séjour du camping a rapporté 57.000 euros à la municipalité.

Plus au nord, la commune de Noirmoutier-en-l’île mise aussi sur le haut de gamme. Pour l’un de ces deux campings municipaux, la mairie a ainsi acheté cinq chalets. « Avant, ce n’était que des emplacements nus, qu’on louait aux camping-cars, aux caravanes ou aux toiles de tente« , précise la gérante, Dorothée Pénisson. Le tout a coûté 200.000 euros. 

La gérante et le maire ont un objectif : développer les ailes de saison, c’est-à-dire encourager les visiteurs à venir sur l’île en dehors de la saison estivale, dès le printemps et à l’automne. « À partir du moment où on a du confort, qu’on a du service qui va à côté, on peut s’attendre aussi à ce que les gens viennent même s’il ne fait pas beau, estime le maire, Yan Balat. Et donc du coup, ça permet au camping de vivre beaucoup plus longtemps« .

Le carnet de réservation est plein et laisse peu de doute quant à la demande pour le haut de gamme, mais de nombreux campings s’y refusent encore à Noirmoutier. Ils prônent au contraire des vacances simples et moins chères, avec pour seul luxe l’océan à perte de vue. 


La rédaction de TF1info | Reportage Marine Giraud, Xavier Bertrand

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