dimanche, octobre 13

Des coups de feu ont été tirés en plein marché ce samedi matin sur la place Saint-Bruno à Grenoble.
Ces tirs en l’air dans le centre-ville sont vraisemblablement liés à une opération anti-trafiquants de drogue menée dans la ville récemment.
Depuis le début de l’année, une vingtaine d’épisodes de violence par arme à feu ont été recensés dans la préfecture de l’Isère.

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Grenoble : un agent municipal abattu par un chauffard après un accident

Des coups de feu en plein jour devant une terrasse bondée, sur un marché. C’est ce qui s’est passé ce samedi matin place Saint-Bruno, à Grenoble. Pourtant, l’omerta règne sur cette place située en plein centre-ville, où les riverains refusent catégoriquement de témoigner auprès de TF1. « C’est difficile de parler. Je travaille, le reste ça ne me regarde pas », expédie un riverain dans la vidéo en tête de cet article. « C’est devenu une habitude. On est en train de souffrir, la clientèle déserte ce lieu », explique un commerçant lassé, contacté par téléphone. Quelques rues plus loin, la parole se libère. « Je vous le dis franchement : Saint-Bruno, c’est le quartier de la drogue », dénonce un riverain. « Personnellement, je ne vais pas là-bas après 18h – 18h30 », indique un autre.

Était-ce une tentative d’intimidation ? Selon Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble, « les tirs en l’air survenus ce samedi matin sur le marché de Saint-Bruno sont vraisemblablement liés à l’opération anti-trafiquants de stupéfiants menée ces derniers jours », où sept personnes ont été interpellées dans ce quartier. 

Guerre des gangs

Depuis le début de l’année 2024, une vingtaine d’épisodes de violence par armes à feu ont été recensés à Grenoble. Le dernier en date est survenu jeudi 10 octobre, quand un fourgon blindé de transport de fonds a été attaqué par des hommes armés de kalachnikovs en plein centre-ville. Dimanche 29 septembre, un homme a lui été blessé par balles à l’abdomen. Deux jours plus tôt, un appartement avait été la cible d’une dizaine de coups de feu, là encore dans le centre-ville, près de la mairie, où le dimanche 8 septembre, un employé municipal, Lilian Dejean , avait été tué par balle par un chauffard. 

Comment expliquer une telle flambée de violence ? Yannick Biancheri, secrétaire départemental Alliance police nationale de l’Isère, dénonce une baisse importante des effectifs de policiers nationaux depuis deux ans. « Nous n’avons pas assez d’effectif de police pour quadriller et pour amener une sécurité suffisante aux Grenoblois », déplore-t-il. Les autorités n’hésitent pas à parler d’une guerre des gangs en cours dans la capitale des Alpes. 


La rédaction de TF1info | Reportage : Esther Lefebvre, Gaëlle Charnay, Eric Nappi

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