vendredi, novembre 22

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Agriculteurs: levée du barrage de la Coordination rurale à la frontière espagnole

En première ligne des manifestations d’agriculteurs mercredi, au troisième jour de mobilisation de la profession, la Coordination rurale a provoqué un échange avec le chef du gouvernement mais dû lever son barrage à la frontière espagnole.Le blocage de l’autoroute A9 au Boulou, dans le sens Espagne-France, installé mardi par les agriculteurs de la Coordination rurale (CR) a été levé mercredi à la mi-journée, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.La CR avait annoncé être là « pour tenir longtemps » mais disait mercredi matin attendre « des relais ».Ce nouvel épisode de manifestations agricoles intervient à quelques semaines d’élections professionnelles, où le deuxième syndicat du secteur entend briser l’hégémonie de l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA). Plus à l’ouest, sa section du Lot-et-Garonne a pris l’initiative d’appeler Michel Barnier. »Vous avez un Premier ministre qui connaît et respecte les agriculteurs. Je ferai tout ce que je pourrai dans le budget pour tenir les engagements très nombreux qui ont été pris, point par point », a déclaré le chef du gouvernement lors de l’entretien capté par les caméras de plusieurs médias dont l’AFP. »Vous n’avez pas besoin de me convaincre de l’urgence, l’extrême urgence et du désarroi des agriculteurs », a-t-il ajouté.Le Premier ministre a par ailleurs appelé le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, pour lui assurer, selon Matignon, qu’il était « depuis le début dans le dialogue » et échanger « sur les réponses à apporter », en réaffirmant que toutes les promesses seraient tenues.Moins d’un an après une mobilisation historique, les syndicats jugent n’avoir pas obtenu suffisamment d’avancées. L’alliance FNSEA-JA prévoit d’ailleurs de manifester « mardi, mercredi et jeudi » prochains « pour dénoncer les entraves à l’agriculture », a annoncé sur franceinfo mercredi Arnaud Rousseau.FNSEA et JA ont déjà manifesté en début de semaine, avec des actions symboliques comme l’allumage de « feux de la colère » à la nuit tombée, pour « faire bouger les lignes » et empêcher la signature d’un projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur.   »L’objectif est encore une fois de mettre la pression pour dénoncer aujourd’hui ce qui n’est pas acceptable. Et, je le redis, toujours dans le respect des biens et des personnes », a poursuivi Arnaud Rousseau, tenant à se distinguer des actions organisées par la CR.Déchets déversés devant des préfectures, forçage de l’entrée d’un local de l’Office français de la biodiversité, blocage de la circulation depuis l’Espagne: les modes de protestation choisis par la CR lui ont valu mercredi un rappel à l’ordre de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard.Les « actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole » lors de manifestations de la CR ne sont « pas acceptables » et risquent d’entamer la « sympathie » des Français envers la profession, a-t-elle estimé sur France 2.- Bloquer « dans la durée » -D’autres actions de la CR sont attendues mercredi en Occitanie, notamment au niveau de la frontière espagnole à Fos, en Haute-Garonne.A l’autre bout de la France, à Charleville-Mézières, des agriculteurs ont passé la nuit devant la préfecture des Ardennes, à l’appel également de la CR. Ils comptent rester sur place une partie de la journée et ensuite « sans doute aller bloquer les frontières et on espère que ça suive un peu partout, jusqu’à l’Allemagne », a expliqué le responsable syndical Thierry Lebègue à l’AFP. A la tête de trois chambres d’agriculture (Lot-et-Garonne, Vienne, Haute-Vienne), la CR entend en « prendre 15 à 20″ à la FNSEA à l’issue des élections professionnelles de janvier, qui détermineront la gouvernance de ces chambres et les subsides versés à chacun.Troisième syndicat représentatif, la Confédération paysanne organise aussi des actions. Une vingtaine d’agriculteurs se sont ainsi rassemblés pour dénoncer le projet d’accord avec le Mercosur mercredi devant le siège rouennais de Haropa Port, l’établissement public qui regroupe les ports du Havre, de Rouen et de Paris.  »Haropa, c’est un peu un symbole de cette agriculture mondialisée que nous on dénonce à la Confédération paysanne », a expliqué un des manifestants, Mathieu Grenier.  »Les seuls bénéficiaires du libre-échange, a-t-il estimé, c’est l’agro-industrie, les grandes fermes, le négoce, la chimie et la finance qui spécule sur tout ça. Chez les paysans, il y aura bien plus de perdants que de gagnants. »bur-cor-myl/abb/gvy

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