Avec chaque coup de raclette qui expulse les derniers millimètres d’eau et de boue de sa boutique de pâtisseries, Abdullah Albi, 35 ans, prend la mesure complète, en ce mercredi 17 décembre, de l’ampleur des dégâts causés par les inondations du dimanche précédent à Safi, au Maroc. « Le mur du fond est tombé, montre-t-il en passant son bras dans le creux. Tout peut s’écrouler à tout moment », déplore le jeune homme. Sur les murs qui tiennent encore debout, une trace de boue rectiligne marque le niveau de l’eau, montée jusqu’à 1,80 mètre.

« Les dégâts pour mon business, ce n’est pas le plus grave. Le plus choquant, c’est qu’on a perdu des vies ici et il va falloir comprendre pourquoi », assène-t-il, ému, en abaissant sa casquette sur ses yeux. Lui connaissait bien deux des 37 victimes officiellement recensées par les autorités pour le moment, le plus lourd bilan de la dernière décennie pour des intempéries de ce type dans le pays. Mustafa et Yaakoub, deux vendeurs d’or, ont été emportés par la montée soudaine des eaux alors qu’ils étaient dans leur boutique située en contrebas, dans la même rue.
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