mardi, novembre 19

La Coordination rurale rejoint, ce mardi, le mouvement de mobilisation des agriculteurs, avec des appels plus radicaux pour faire monter la pression. Des préfectures sont prises pour cible et les premiers blocages apparaissent, notamment à la frontière espagnole où des camions étrangers sont contrôlés par des agriculteurs en colère.

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Agriculture sous tension : la colère gronde de nouveau

Les uns après les autres, ces tracteurs déversent le contenu leurs bennes devant les grilles de la préfecture d’Agen (Lot-et-Garonne). Même chose devant la mairie de Pessac, en Gironde. À la frontière espagnole, les camions étrangers sont contrôlés par des agriculteurs en colère. « Il faut regarder d’où il vient le vin et chez qui il va », lance un agriculteur. Deuxième jour de mobilisation, la coordination rurale entre dans la contestation avec ces actions coup de poing. « On est partis pour durer. On a tout ce qu’il faut. On a des remorques pleines partout. On a l’expérience maintenant d’il y a dix mois. On est au top, il n’y a pas de problème », assure José Perez, représentant de la coordination rurale 47. 

Nos salaires ont été divisés par deux. On n’arrive plus à vivre.

Un agriculteur bordelais

À Bordeaux, les bennes sont pleines, prêtes à être déversées devant la préfecture, sous l’œil des CRS. En urgence, le préfet décide de recevoir dans son bureau une délégation du deuxième syndicat agricole. Un an après, ces agriculteurs manifestent à nouveau. Pas le choix, nous disent-ils. Leur situation ne s’est pas améliorée. « Nos salaires ont été divisés par deux. On n’arrive plus à vivre, quoi. Je suis obligé d’aller travailler à l’extérieur, en plus dans notre exploitation, pour sauver l’exploitation. Parce qu’on ne rentre plus assez d’argent », déplore l’un d’entre eux dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article. 

Même syndicat, même méthode, cette fois devant la préfecture de l’Essonne. De la paille et des betteraves pour bloquer l’entrée du bâtiment. Le mot d’ordre ? Ne rien lâcher. Ce qu’ils dénoncent, la concurrence déloyale venue des pays étrangers. Ces agriculteurs ont pris la route tôt ce matin direction la frontière espagnole. Si au passage, des radars sont pris pour cible, l’objectif numéro un reste de bloquer les importations. « Pour bloquer les camions alimentaires et de vin espagnol, marocain, tout ce qui vient de l’étranger. On a du vin plein les caves et les négociants achètent du vin espagnol, donc c’est encore moins normal », dénonce une agricultrice. 

Durcir le ton pour espérer être entendu. Du côté d’Agen, les agriculteurs ont été rejoints par 300 chasseurs. Nous sommes avec Thomas, céréalier. Depuis un an, nous dit-il, il y a eu quelques avancées, certes, mais c’est loin d’être suffisant : « On est à bout. Il y a au moins 30-40% des exploitations dans le département qui sont en grandes difficultés financières. Et encore, le trou risque à se creuser d’ici à 50 ans. » La colère qui s’exprime partout sur le territoire. Des dizaines d’actions ont été recensées ce matin.


La rédaction de TF1 | Reportage Thomas Jarrion, Antoine Cazabonne

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