mercredi, janvier 15

C’est la première destination touristique au monde, et pourtant, Paris n’a plus d’office de tourisme.
Le dernier bureau a fermé dimanche dans la capitale, et cela arrive aussi dans d’autres villes.
Le JT de TF1 se penche sur ce phénomène.

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Le 13H

À l’ère des bouleversements numériques, le traditionnel office de tourisme est-il menacé ? Paris a en tout cas fait le choix de se séparer de son dernier point d’accueil, qui était situé quai Jacques-Chirac dans le 15ᵉ arrondissement. Pour autant, les touristes français comme étrangers, interrogés ce mardi matin place du Trocadéro, ne se montraient dans l’ensemble pas choqués. « Il y a mille moyens de se renseigner sur Paris autrement que par des offices de tourisme », affirme l’un d’eux dans le reportage du JT de TF1 visible ci-dessus. Une Américaine confirme : « J’ai tout organisé toute seule », dit-elle. Tandis qu’une touriste espagnole abonde : « Je sais où je vais. J’ai tout trouvé sur Internet et sur les réseaux sociaux ». 

Mais en creusant un peu, l’image de Paris pourrait en pâtir, comme en témoignent des touristes venues de Chypre. « Non, c’est utile, particulièrement pour nous, car nous sommes ici sans guide touristique. Et s’il y a un lieu où on pourrait recueillir des informations, ça nous aiderait beaucoup », assurent-elles. Un Parisien acquiesce : « En plus, on voit que la réputation de Paris se dégrade de plus en plus à l’étranger. Ça risque de ne pas arranger la situation, c’est vrai ».

Ces points d’accueil avaient de moins en moins de monde au fur et à mesure des années. C’est une stratégie qui évolue.

Pierre Rabadan, président de l’office de tourisme de Paris

La raison de cette désaffection : tout est déplacé vers le digital. En dix ans, quatre fois moins de personnes ont fréquenté l’office de Paris. « On a vu que ces points d’accueil avaient de moins en moins de monde au fur et à mesure des années. C’est une stratégie qui évolue », indique Pierre Rabadan, président de l’office de tourisme de Paris et adjoint à la mairie de Paris. Mais vous pourrez être aidé quand même lorsque vous êtes proche des lieux touristiques, comme par les kiosquiers. « Nous, ce qu’on leur propose, c’est un QR code. Et ils ont toutes les informations sur Paris et intramuros », fait valoir l’un d’eux. Une fois scanné, on trouve une carte interactive. C’est la même stratégie qu’à New York ou encore à Londres. 

En France, dans le Cotentin, ou encore dans les Yvelines, à Poissy et Conflans-Sainte-Honorine, certains offices ont aussi fermé. Mais en montagne ou en Bretagne, ils jouent toujours un rôle majeur. Comme pour la communication du musée mémoire 39-45 à Plougonvelin dans le Finistère, par exemple. « On paye à peu près 7.000 euros à l’année. Pour ce prix-là, je ne sais pas comment on pourrait avoir le même service dans le privé », souligne Arnaud Coquil, le responsable. 

Celui qui réalise sa campagne de promotion, c’est Arnaud Dubois, directeur de l’office de tourisme « Iroise Bretagne », et ses 14 salariés. Il se déplace même près des touristes l’été avec sa camionnette. « Mon boulot, c’est à la fois de faire connaître et de dévoiler, de montrer qu’il n’y a pas que les îles. Ça fait cinq ans que l’ensemble des chiffres sont en augmentation. Et on le voit à travers les nuitées. On a encore fait un record cette année. Donc ça fait cinq ans qu’on augmente le nombre de nuitées sur le territoire », se félicite-t-il. 50.000 personnes ont fréquenté les offices de tourisme de Bretagne-Iroise l’année dernière.


Virginie FAUROUX | Reportage : Yann Hovine, Julien Denniel et Noélie Clerc

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