samedi, octobre 12

Une montagne se gravit. Une île s’enlace. Depuis juillet 2023, l’île d’Oléron (Charente-Maritime) a ouvert un sentier côtier qui permet d’en faire le tour à pied, soit 105 kilomètres, à parcourir généralement en cinq jours. A l’origine du projet, la communauté de communes et deux maires de l’île, celui de Saint-Denis-d’Oléron et celui du Château-d’Oléron, lui-même grand randonneur.

Avec ses 174 kilomètres carrés, Oléron, que l’écrivain Pierre Loti (1850-1923) surnommait « la lumineuse », est la deuxième plus grande île de France métropolitaine après la Corse. Marais, parcs ostréicoles, forêts, plages, ports de pêche, oiseaux en grand nombre : elle offre une diversité que ce chemin voulait mettre en avant. De fait, il valorise, les unes après les autres, les ressources d’Oléron.

Tout part de l’ensemble parking-boulangerie, baptisé par les habitants « Le Viaduc », situé en bas du pont qui, depuis 1966, relie l’île au continent et près duquel se dessine la silhouette du fort Louvois. D’emblée, avec les carrelets de pêche et les parcs ostréicoles, on s’approche de celles qui font la réputation d’Oléron : les huîtres. Quand le marché du sel s’est écroulé, à la fin du XIXe siècle, sous la concurrence des Salins du Midi, les Oléronais se sont tournés vers l’ostréiculture, beaucoup plus rentable. Présentes depuis l’époque gallo-romaine et appréciées de l’empereur Napoléon III, les huîtres de Marennes-Oléron, qui ont souvent prospéré sur d’anciens marais salants, se sont énormément développées.

Pendant quelques kilomètres, après s’être arrêté à la citadelle du Château-d’Oléron, une forteresse démarrée en 1630 et renforcée par Vauban, le chemin suit celui des huîtres et dessert plusieurs chenaux, qui évacuent les eaux de pluie à marée descendante pour laisser entrer l’eau de mer à la marée montante, mélange propice à la culture des mollusques. Pour les trier ont été construites des petites cabanes colorées, souvent encore en activité. Le port de la Baudissière en a transformé beaucoup en maisons d’artistes, sur le même modèle que celles que l’on trouvera plus loin, à Saint-Trojan-les-Bains. Vue du chemin, la limite entre terre et mer se brouille et dessine une longue plaine brune.

La réserve naturelle de Moëze-Oléron, un polder constituant une étape majeure sur la voie migratoire est-atlantique, s’ouvre ensuite. Créée en 1985, elle permet à des milliers d’oiseaux de venir se nourrir en toute tranquillité dans des vasières bercées par les marées. Des oies cendrées, des spatules blanches, des pies hollandaises volent sans inquiétude.

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